jeudi 18 décembre 2025

Micro 1/3

Fin 2024, j'avais publié pour mes derniers billets des "micronouvelles" terme sans doute  un peu fort pour les petits textes que j'écris sous des photos que je pioche en ligne à l'improviste, sachant que je collecte d'abord les photos en me disant sur le moment "je vais en faire quelque chose" et que je mets à écrire quand j'ai cinquante photos, puisque je me suis fixé ce nombre. 

Je renouvelle l'expérience pour les trois billets à venir ( 18, 22 et 26 décembre) avant de revenir aux affaires courantes dès le 1er janvier pour le traditionnel billet de nouvel an.






dimanche 14 décembre 2025

Le visiteur inattendu

 D'après la consigne, un personnage principal, des photos, des sensations...


Le visiteur inattendu
 
Il venait de prendre place face à moi, s’asseyant à mon invitation, il avait été introduit comme il se doit par la secrétaire.
Élégamment vêtu, il n’était pas très grand.
J’avais reçu quelques jours auparavant me semble-t-il une demande d’entretien par courrier. 
Il avait posé son chapeau et sa canne.
 
Il sortit un grand carnet de son porte-documents au cuir usé et, sans cérémonie, me le tendit, sans doute était-ce l’objet de sa visite.
Je le remerciai mais n’osai pas avouer ne plus me souvenir de son nom, il n’avait même pas donné sa carte.
Je fis tourner doucement l’objet -plutôt luxueux- dans mes mains, certaines feuilles dépassaient, plutôt épaisses, apparemment détachées, je perçus une vague senteur de santal…
Je n’ouvris pas sans son autorisation et le lui rendis. Il compulsa rapidement le carnet et en tira une photo qu’il m’invita à observer. Je remarquai au passage ses mains soignées. Etrangement il ne parlait pas.
 
Je portai mon attention sur le cliché en noir et blanc, une scène … où je le reconnus !
Il se tenait debout près d’une magnifique voiture, une Lagonda, comment connaissais-je ce modèle je ne sais pas, lui était vêtu d’un complet marron, la photo présentant une version plus jeune de l’homme assis à face à moi.
Que me voulait-il et en quoi étais-je concerné ?
Était-ce un ami d’enfance, cela semblait si loin et pourtant son allure ne me semblait pas inconnue.
 
Ses motifs étaient mystérieux, je voulus lui en faire la remarque mais je n’en eus pas le temps.
Une deuxième photo avait déjà été glissée devant moi sur le sous-main.
C’était un portrait de groupe que je me mis à examiner en prenant tout mon temps, j’avais le sentiment qu’il ne m’interromprait pas. Bien que cette photo fût postérieure à la précédente, là encore je le reconnus instantanément, au premier plan, toujours tiré à quatre épingles, avec quelques années de plus, et quelque chose dans l’attitude que je qualifierai de grande confiance en lui.
Sa posture, index tendu, laissait penser qu’il avait été immortalisé sur le vif en train d’expliquer quelque chose.
La pièce où tout le monde se tenait ressemblait à un petit salon, divers boissons et verres étaient visibles, ainsi que des cendriers. Dans l’auditoire supposé, deux femmes ravissantes appartenaient à en juger par leur tenue à la haute société, trois hommes présents aussi, fumant cigare ou cigarette, mais je ne pus rien déduire des relations des uns et des autres. Je n’arrivais décidément à rien, je ne comprenais rien.
Trop crypté.
Ma perplexité croissait et le silence de mon client ne l’atténuait en rien. 
J’avais déjà prévu que la photo suivante ne traînerait pas, et ce fut le cas.
Cette fois-ci je le retrouvai, toujours lui, seul et un peu indistinct sur un quai de gare, de nuit.
La photo vous happait d’abord par les volutes de fumées qui formaient un halo d’irréalité.
Je poursuivis mon examen. Cela allait-il durer longtemps, allait-il enfin se décider à m’en dire plus, surtout si l’on se connaissait …alors qu’hélas je ne me souvenais de rien.
Pris d’une brusque inspiration, je sortis ma loupe du tiroir. Ces moustaches…  
« Oh, mon ami, mais c’était moi ! »
 
Un geste inconsidéré et le bruit de la tasse de thé à la camomille roulant sur le bureau me ramena à la réalité.
Par chance, elle était vide. Par contre j’étais seul.
Retiré. Désœuvré. Loin de ma gloire passée.
Et pourtant Poirot le plus grand détective du monde avait encore de « beaux restes ».

 


mercredi 10 décembre 2025

Donner etc.

 

Donner du grain à moudre

Prendre la poudre d’escampette

Prêter son concours

Rendre la pareille

 

Donner des frissons

Prendre ses précautions

Prêter attention

Rendre son quatre heures

 

Donner une leçon

Prendre la tangente

Prêter pour rendre

Rendre la monnaie  

 

Donner tort

Prendre l’eau

Prêter à rire

Rendre son tablier

 

Donner du fil à retordre

Prendre le temps

Prêter main forte

Rendre les armes

 

Donner le change

Prendre cher

Prêter aux riches

Rendre des comptes


Donner des signes de fatigue

Prendre ombrage

Prêter à confusion

Rendre l’âme

 

Donner le la 

Prendre l’air

Prêter l’oreille

Rendre le dernier soupir

 

Donner carte blanche

Prendre date

Prêter sa plume

Rendre hommage

 

Donner sa part au chat

Prendre la mouche

Prêter le flanc

Rendre coup pour coup

 

Donner des gages

Prendre des mesures

Prêter à 10%

Rendre au centuple

 

Donner lieu

Prendre racine

Prêter serment

Rendre à Cézanne

 

Donner le tournis

Prendre le large

Prêter à plaisanterie

Rendre fou

 

Donner de l’urticaire

Prendre ses cliques et ses claques

Prêter des intentions

Rendre les clés

 

samedi 6 décembre 2025

Nord



 Au nord, de l’amour, deux amis

Le sable remercie le vent oublié

Les jours ressemblent aux feuilles silencieuses

Le temps emporte en oubli brûlant

Le bruit des amants heureux dans la nuit froide et belle

Quelques souvenirs désunis flottent sur la mer fidèle

Jolis regrets qui se séparent

Et s’éloigne alors la chanson où la vie souriait

ensemble

Au nord de l’amour, deux amis

 

mardi 2 décembre 2025

BON A SAVOIR

J'ai repris récemment un "exercice" déjà pratiqué 
il y a quelques années, dans lequel j'apportais 
des précisions "utiles" sur la gent animale... 
Voici la "couvée" 2025 !


Toufler, lorsqu’il occupe un poste tranquille où il n’a pas besoin de faire la roue, le paon toufle.

Yaler, lorsqu’elle reste en toute circonstance fidèle à ses amis, l’oie yale.

Se léner, lorsqu’il se réjouit d’habiter à Limoges, le porc se lène.

Echérer, quand il participe à un karaoké spécial Michel Delpech, le loir échère.

Lucher, lorsqu’il tousse fort et peine à pousser son cri matinal, le coq luche.

Biotiquer, lorsqu’il soutient le régime, le maquereau biotique.

Onimer, quand il peine ou échoue à retrouver un nom, l’âne onime.

Goner, quand la basse-cour reçoit des visiteurs lyonnais, le jars gone.

Icher, quand elle parle d’elle en allemand, la poule iche.


Dager, quand il cancane dans tous les coins coins, le canard dage.

Asser, quand elle s’acharne sur des abribus, la caille asse.

Penter, quand il monte sec en zig-zag, le cerf pente.

Tiner, quand il regarde l’heure sur une horloge, le bison tine.

Mindouter, quand il hésite, le gecko mindoute.

Zarer, quand il entre dans la résistance active, le maki zare.

Vignoner, lorsqu’il danse tout en rond, le panda vignone.

Urer, quand il mord dans la vie avec certitude, le morse ure.

Ciner, quand il fait des recherches généalogiques, l’ara cine.

Genter, lorsqu’il dit que ce n’est pas lui, le taon gente.

Diquer, lorsqu’ils détruisent définitivement en groupe, les rats diquent.

Stouffler, quand ils impressionnent les lotions et traitements, les poux stoufflent.

Dermer, lorsqu’elles font la peau à un ennemi, les pies derment.

Amesurer, quand il passe et repasse par-là progressivement, le furet amesure.