jeudi 3 juillet 2025

Fin de saison

Juillet et août frappent à la porte

ils m'appellent, 

ils viennent me chercher.

C'est l'occasion de disparaître, 

mais l'invisibilité d'ici 

sera loin d'être synonyme d'inaction ailleurs. 

Et retenez bien 

si cela vous va 

que le 1er septembre c'est un lundi !  

Amitiés.

dimanche 29 juin 2025

Magique

 Une fois n'est pas coutume, un des ateliers auxquels j'ai participé cette année proposait une petite BD.





mercredi 25 juin 2025

8-1-10

 



Les indices s’accumulaient.
Tendant l’oreille, le chien perçut l’odeur du citron.
Le waterphone ne trompait personne et peinait à se faire passer pour un interphone sous-marin.    
Le code 142 06, organisé en convoi de voiturettes, prenait le chemin de la consigne de la gare. 
Ce qui expliquait le regard surpris du masque mexicain, déjà passablement intrigué que personne ne réponde à la question « Pourquoi Delphine fait-elle pousser du delphinium ? ». 
Il ne fallait pas compter sur le portrait-robot du père des danseuses pour lâcher la moindre information.
Décidément, il n’y avait plus l’ombre d’un doute.
La mer ne cessait d'aller et venir. 

samedi 21 juin 2025

Surprise

 Proposer une suite ?

À l'époque lointaine de mon mariage, dans l'hôtel où nous allions en famille, il y avait une femme qu'on voyait chaque année.

Enjouée, élégante, les cheveux gris taillés à la sportive. Omniprésente, elle allait de groupe en groupe et dînait chaque soir à des tables différentes.

 Souvent, en fin d'après-midi, on la voyait assise avec un livre.

Elle se mettait dans un angle du salon afin de conserver un œil sur les allées et venues. Au moindre visage familier, elle s'illuminait et agitait son livre comme un mouchoir.

Un jour, elle est arrivée avec 

une cornemuse.

Un certain effroi put se lire instantanément sur les visages des différents convives de toutes les tables.

Les questions commencèrent à se poser, chuchotées entre voisins ou bien muettes, sous forme de regards passablement inquiets, nettement interrogateurs et parfois inquisiteurs.

Ciel. Fallait-il d’ores et déjà envisager d’aller dîner ailleurs ?

Elle se déplaça de table en table, reconnaissant sans peine les différentes tablées avec qui elle avait dîné les soirs précédents. Elle glissa à toutes un petit mot qui remit la lumière sur les visages, et on peut le supposer, rouvrit certains appétits.

Lorsqu’elle eut terminé son petit tour, elle déposa la cornemuse dans l’angle du salon, où elle se mettait toujours, s’installa et comme à l’habitude sortit son livre. 

Pleinement rassurés, les convives semblaient avoir déjà oublié la chose et ne commentèrent pratiquement pas entre eux l’explication qu’elle avait donnée.

Ils étaient simplement soulagés que l’apprenti-musicien de séjour à l’hôtel ne sévirait plus à des heures indues.  Sans se questionner plus que ça de ce qu’il avait bien pu devenir.

mardi 17 juin 2025

Vertigineux

 ...mot facultatif :utopie



Tranquillement installé en salle d’attente, l’homme, un astronaute -car sa tenue le trahit- lit posément un livre documentaire richement illustré.
Cette surprenante photo, découverte très récemment, a alimenté bien des conjectures.

L’hypothèse la plus folle est qu’il s’agirait de Michaël Collins, en train d’attendre le retour de ses camarades qui marchent sur la Lune. Un garçon posé non ?

Qui c'est ce Michaël Collins ?  
En 1969, quand Armstrong et Aldrin étaient sur la Lune, Michaël Collins resta en orbite.
Seul dans le vaisseau.   
Dans son autobiographie, Collins relate son aventure, notamment les 48 minutes de chaque orbite où, absolument seul, il n'est pas en contact radio avec la Terre et il dira éprouver « satisfaction, confiance et presque exultation ».  Impressionnant non ?
Je me souviens de cette époque héroïque de la conquête spatiale dont quelques photos inoubliables sur la Lune sont passées à la postérité.
Il y avait là toute la maîtrise américaine de l’information et de la communication certes, mais pas seulement, car il y avait aussi ce grand frisson d’aller décrocher la Lune, d’y poser le pied, de rendre « réelle » cette utopie qui avait tellement nourri l’imaginaire des hommes depuis si longtemps, des siècles et des siècles de science-fiction.
On pense presque toujours immédiatement aux premiers, ceux d’Apollo XI, au point d’oublier le nombre de missions et leur numéro, avec une petite différence cependant pour Apollo XIII, échec marquant, qui faillit mal tourner définitivement. Qui se souvient spontanément que c’est allé jusqu’à XVII, que finalement 12 hommes ont marché sur la Lune, et qui connaît les noms des différents astronautes ?
Certes Neil Armstrong est le premier nom qui (re)vient à l’esprit. Dur pour Buzz Aldrin qui le suivit 19 minutes plus tard...
  
 
Voilà pourquoi j’ai eu envie de penser à Michaël Collins. Tout seul dans son vaisseau.                                                                         
Vertigineux.

vendredi 13 juin 2025

Jeu

 ...le mot facultatif : jeu

 



-Tu peux me rappeler le nom du jeu, là ?

-Colin-maillard, un truc comme ça ?

-Non, c’est pas ça. Colin-maillard, le chasseur a les yeux bandés et les chassés tournent autour de lui (sans trop s'éloigner) en évitant de se faire toucher. Si le chasseur réussit à toucher un autre joueur, celui-ci s'immobilise et laisse le chasseur lui toucher le visage. Si le chasseur réussit à reconnaître la personne au toucher, alors celle-ci prend la place du chasseur.

-Ah oui tu as raison, on n’a pas de foulard, on a même plus nos godasses tellement on a mal aux pieds, et en plus y a plus personne autour de nous.

-Oui et exceptionnellement on était à deux pour chercher, ils appellent ça une variante,  et ça fait un moment qu’on trouve personne, d’ailleurs…

-On aurait peut-être dû prendre à droite ?

-(Sans relever) C’est pas le jeu du loup, ce serait idiot, c’est pas non plus chat perché, les arbres sont trop loin, et j’y pense c’est pas un-deux-trois soleil, on les verrait…

-Ce serait bien de retrouver le nom quand même, pour vérifier un point de règlement.

-Ah ça me revient.  Le cache-cache. Ecoute ça : un joueur, le chercheur, compte jusqu'à un certain nombre pendant que les autres se cachent. À la fin de son décompte, il part en quête des autres joueurs. Quand il en trouve un, il crie « trouvé » ou « vu(e) » et le nom du joueur trouvé. Ils peuvent alors chercher ensemble les joueurs restants, jusqu'à ce que tous soient découverts. Lors de la partie suivante, le chercheur peut être le premier à avoir été trouvé ou au contraire le dernier.

-Oui, c’est ça !

-Enfin presque…On aurait dû se méfier, je pense, on pouvait pas gagner.

-Pourquoi ?

-Tu connais les noms de tous les joueurs toi ?

-Non ! Ah ben t’as raison !

-Et il y a autre chose, on n’a pas fait gaffe.

-Je vois pas.

-Je suis sûr qu’on n’est pas obligé de compter jusqu’à 5000.


lundi 9 juin 2025

Pensivement

 ...le mot facultatif était procrastination.




Procrastines-tu
Rêveuse réfugiée au sein d’une   
Ombre soyeuse et tamisée ?
Cherches-tu
Rêveuse rarement endormie
A dessiller leurs yeux qui ne voient plus ?
Songes-tu
Tête penchée sous ton chapeau, à cueillir la fleur
Imperceptible à la vue ?
Nais-tu
Alors immobile nageuse
Tapie dans l’ombre des secrets ?
Imagines-tu
Où pourrait demain se nicher une
Nébuleuse fraîcheur retrouvée ?