mardi 19 décembre 2023

A VOIR

En novembre, notre atelier d'écriture a proposé le thème du corps.  

Aujourd'hui, contrainte 2  Et si l’on faisait parler une partie de notre corps ?


Nous sommes deux,
On s’occupe chacun d’un côté, gauche, droite,
Mais on sait partager, on connaît les regards obliques,
Nous coopérons en permanence, ça nous donne un peu de profondeur
Tout ça derrière les lunettes du patron
Jean-Michel, plutôt bon gars, qui devrait juste les nettoyer plus souvent …
(Si tu nous écoutes !)
 
Nous sommes gris bleu, nous sommes donc aidés par une paire de lunettes de vue, parfois de soleil.
Nous aimons voir à quoi ressemble le monde, les gens, les choses.
Nous apprécions les paysages, la nature, les couleurs, les arcs en ciel.
Nous aimons observer les situations cocasses, étonnantes ou émouvantes.
Après tout cela, nous aimons aussi nous refermer, pour penser ou pour dormir.
 
Nous redoutons une trop grande luminosité, nous avons alors tendance à nous plisser, et puis dans certaines salles ou endroits un peu trop chauffés, il arrive que nous nous desséchions et pleurions un peu. Irrités mais pas peinés.
 
Nous rêvons aussi.
Ce qui serait bien, ce serait de pouvoir observer la beauté intérieure des personnes et des choses.  
On raconterait tout ça aux mains du patron, avec qui on aime bien bosser, il se mettrait peut-être à l’écrire ?
L’œil, la main, c’est pratique d’être coordonné dans beaucoup de situations, de domaines, et aussi pour gagner aux fléchettes !
 

vendredi 15 décembre 2023

PRETER LE FLANC ?

En novembre, notre atelier d'écriture a proposé le thème du corps.  
Contrainte 1 Et si l’on prêtait son corps ?


 
Je veux bien te le prêter
Mais seulement si tu promets
De me le restituer
Dans l’état où tu l’as trouvé
J’ai appris à y habiter
A l’entretenir au fil des années
J’en connais traits et tracés
Et je veux m’y retrouver
 
Si tu entres par le haut
Tu verras j’ai toute ma tête
Côté cerveau, peut-être
Ça turbine un peu trop
Et t’inquiète pas pour les cheveux
Les amis du vent, ça fait ce que ça veut
Je te prête mes yeux pour regarder
Mais les lunettes il te faudra chausser
Tu vivras de bons moments à observer
Regarder de tous tes yeux, regarder
 
Ne te fie pas trop à mes oreilles
Certes les deux sont pareilles
Mais il faudra souvent les tendre, les prêter
Là les portes te seront ouvertes
Pour mes proches, mes amis, les autres, et mes musiques écouter
Le tout sans trop de pertes
 
Tu devras ne pas foncer tête baissée
Méfie-toi je suis un peu courbé
Il te faudra de l’estomac
Si tu aimes le café comme moi
Avec mon cœur et mes poumons
Laisse-toi tenter pour marcher et pour pédaler
Tu pourras aller au bout
Même dans les flaques de boue
Je ne manque pas de souffle, je peux prêter
 
Pour les mains ça te plaira je crois
Je me sers des deux pour bricoler
Pour lire écrire caresser ça ira
NB : Pense à les laver
 
Et puis reste bien campé au sol
Mes deux jambes y sont ancrées
Certes pas pour la farandole
Mais j’ai un côté terrestre assumé
Va falloir t’en contenter
Je ne ferai ni mains ni pieds
Tu sais tu viens quand tu veux
Avec je fais ce que je peux
Je n’ai jamais pensé en changer
Je n’en ai pas d’autre à te proposer !

 


lundi 11 décembre 2023

Chuinter

 

Ton postiche pistache ricoche

Cache ta quiche qui tache tes ratiches

Ton fétiche fait tache, tu fauches le fantoche

Chauffe ta poche, potache !

Ta pochette achoppe, tu chopes la pétoche

Scotche ça, fastoche, ça s’effiloche

chapeau ta sacoche !  

Tu t’fâches en flèche

T’affiches ta pioche potiche,

tu chipotes, tu pêches un pastiche,

la chape s’échappe, tu chipes l’écharpe

Profite, prophète !


jeudi 7 décembre 2023

Familial

 


Maman dessinait à la peinture rouge des petites croix sur l’écorce des arbres.

Ma grand-mère se demandait pourquoi.

Ma sœur comptait les petites croix rouges.

Mon grand-père achetait la peinture.

Papa remplaçait les petites croix par des petits ronds sur l’écorce des arbres.

Ma grand-mère se demandait pourquoi.

Ma sœur comptait les petits ronds.

Papa nettoyait les taches sur son pantalon.

Mon frère comptait les arbres.

Mon grand-père rachetait de la peinture.

Ma sœur ne comprenait plus rien.

Ma nièce vérifiait que Papa ne s’était pas trompé d’arbres.

Mon grand-père avait acheté de la peinture bleue.

Ma grand-mère n’en croyait pas ses yeux.

Maman nettoyait son pinceau à l’eau et se savonnait les mains.

Ma grand-mère allait quand même échanger la peinture.

Papa remplaçait son pantalon.

Papa traçait ses petites croix.

Le chat continuait à se faire les griffes sur les arbres.


Mon frère soufflait en grommelant « quelle famille ! »


dimanche 3 décembre 2023

Organisation

 



A partir d’aujourd’hui
L’improvisation c’est fini
Je mets tout par écrit
Terminés les oublis
 
Certes c’est un peu tard
Ça commençait à se voir
Comme un mauvais canular
Qui tournait au cauchemar   
 
J’avais prévu de le faire avant
Toujours toujours procrastinant
Fin novembre Il était temps
Pour une résolution de nouvel an
 
Le quotidien devenait un polar
Où j’avançais au radar
Au hasard Balthazar
Enquêtant en plein brouillard
 
Sur mes faits et gestes
Où ai-je posé ma veste
J’ai déjà fait la sieste ?
Je serais pas un peu à l’ouest ?

Je peste mais pour être honnête
Comme je n’ai plus toute ma tête
J’ai installé un système de pince-bêtes
Pour simplifier mon incessante quête

J’ai retrouvé plein de trucs au salon
Je marque tout, même si c’est coton
C’est infaillible, c’est du béton
Faut juste que je me rappelle où est le crayon