mardi 17 juin 2025

Vertigineux

 ...mot facultatif :utopie



Tranquillement installé en salle d’attente, l’homme, un astronaute -car sa tenue le trahit- lit posément un livre documentaire richement illustré.
Cette surprenante photo, découverte très récemment, a alimenté bien des conjectures.

L’hypothèse la plus folle est qu’il s’agirait de Michaël Collins, en train d’attendre le retour de ses camarades qui marchent sur la Lune. Un garçon posé non ?

Qui c'est ce Michaël Collins ?  
En 1969, quand Armstrong et Aldrin étaient sur la Lune, Michaël Collins resta en orbite.
Seul dans le vaisseau.   
Dans son autobiographie, Collins relate son aventure, notamment les 48 minutes de chaque orbite où, absolument seul, il n'est pas en contact radio avec la Terre et il dira éprouver « satisfaction, confiance et presque exultation ».  Impressionnant non ?
Je me souviens de cette époque héroïque de la conquête spatiale dont quelques photos inoubliables sur la Lune sont passées à la postérité.
Il y avait là toute la maîtrise américaine de l’information et de la communication certes, mais pas seulement, car il y avait aussi ce grand frisson d’aller décrocher la Lune, d’y poser le pied, de rendre « réelle » cette utopie qui avait tellement nourri l’imaginaire des hommes depuis si longtemps, des siècles et des siècles de science-fiction.
On pense presque toujours immédiatement aux premiers, ceux d’Apollo XI, au point d’oublier le nombre de missions et leur numéro, avec une petite différence cependant pour Apollo XIII, échec marquant, qui faillit mal tourner définitivement. Qui se souvient spontanément que c’est allé jusqu’à XVII, que finalement 12 hommes ont marché sur la Lune, et qui connaît les noms des différents astronautes ?
Certes Neil Armstrong est le premier nom qui (re)vient à l’esprit. Dur pour Buzz Aldrin qui le suivit 19 minutes plus tard...
  
 
Voilà pourquoi j’ai eu envie de penser à Michaël Collins. Tout seul dans son vaisseau.                                                                         
Vertigineux.

vendredi 13 juin 2025

Jeu

 ...le mot facultatif : jeu

 



-Tu peux me rappeler le nom du jeu, là ?

-Colin-maillard, un truc comme ça ?

-Non, c’est pas ça. Colin-maillard, le chasseur a les yeux bandés et les chassés tournent autour de lui (sans trop s'éloigner) en évitant de se faire toucher. Si le chasseur réussit à toucher un autre joueur, celui-ci s'immobilise et laisse le chasseur lui toucher le visage. Si le chasseur réussit à reconnaître la personne au toucher, alors celle-ci prend la place du chasseur.

-Ah oui tu as raison, on n’a pas de foulard, on a même plus nos godasses tellement on a mal aux pieds, et en plus y a plus personne autour de nous.

-Oui et exceptionnellement on était à deux pour chercher, ils appellent ça une variante,  et ça fait un moment qu’on trouve personne, d’ailleurs…

-On aurait peut-être dû prendre à droite ?

-(Sans relever) C’est pas le jeu du loup, ce serait idiot, c’est pas non plus chat perché, les arbres sont trop loin, et j’y pense c’est pas un-deux-trois soleil, on les verrait…

-Ce serait bien de retrouver le nom quand même, pour vérifier un point de règlement.

-Ah ça me revient.  Le cache-cache. Ecoute ça : un joueur, le chercheur, compte jusqu'à un certain nombre pendant que les autres se cachent. À la fin de son décompte, il part en quête des autres joueurs. Quand il en trouve un, il crie « trouvé » ou « vu(e) » et le nom du joueur trouvé. Ils peuvent alors chercher ensemble les joueurs restants, jusqu'à ce que tous soient découverts. Lors de la partie suivante, le chercheur peut être le premier à avoir été trouvé ou au contraire le dernier.

-Oui, c’est ça !

-Enfin presque…On aurait dû se méfier, je pense, on pouvait pas gagner.

-Pourquoi ?

-Tu connais les noms de tous les joueurs toi ?

-Non ! Ah ben t’as raison !

-Et il y a autre chose, on n’a pas fait gaffe.

-Je vois pas.

-Je suis sûr qu’on n’est pas obligé de compter jusqu’à 5000.


lundi 9 juin 2025

Pensivement

 ...le mot facultatif était procrastination.




Procrastines-tu
Rêveuse réfugiée au sein d’une   
Ombre soyeuse et tamisée ?
Cherches-tu
Rêveuse rarement endormie
A dessiller leurs yeux qui ne voient plus ?
Songes-tu
Tête penchée sous ton chapeau, à cueillir la fleur
Imperceptible à la vue ?
Nais-tu
Alors immobile nageuse
Tapie dans l’ombre des secrets ?
Imagines-tu
Où pourrait demain se nicher une
Nébuleuse fraîcheur retrouvée ?  

jeudi 5 juin 2025

Victoire

 


Je m’appelle                  , je suis une statue anonyme.

Je suis juste de retour de ma dernière réunion des statues anonymes, où j’ai été félicité par mes camarades. 

Même l’invitée exceptionnelle, la Vénus de Milo, venue témoigner sur les pièges de la célébrité, a applaudi : cela fait deux cent cinquante-deux ans, six mois et trois jours que je n‘ai pas enlevé ma capuche.   


dimanche 1 juin 2025

Chemin

 ...les mots en gras étaient imposés.


Nulle part...  mauvaise direction 

Porte fermée qui semble être la seule voie,

Piste encombrée que quelque chose bloque

...Chercher

 

Clé égarée, partition envolée

Joueur perdu, ambiance toxique

Electricité dans l’air,

Sol pleureur, musique triste

 

Lueur soudain, silence prometteur

Facile à répéter, tourner, tourner,

Tourner volutes éthérées,

Un chemin est trouvé.