Il s'en passe à la période de Noël ! De notre envoyé spécial Pierrot, en direct du Bar des Sports.
FAITS, DITS, VERRES
Je pousse la porte et la clochette bien connue tinte.
Bar des sports. Je salue mes potes.
Moi : Salut la compagnie !
Marco, Jojo, Dédé : Salut Pierrot (en chœur)
Moi : Z’êtes pas en retard les gars ! Tiens, j’ai un truc pour vous. Je sais que vous lisez jamais le journal. C’est tout chaud de la fin de semaine dernière.
Marco : Allez vas-y, fais ton Jean Pierre Pernaut.
Moi : Je rentrais du boulot et je vois un bus garé en bas, au bout de ma rue. Jamais vu ça depuis que je suis dans mon quartier. Une hallucination, les gars !
Marco : En plus, t’avais même pas picolé.
Moi : Rien du tout.
Jojo : Bon Marco, laisse-le raconter.
Dédé, le patron : Messieurs qu’est-ce que je vous sers ?
Marco : Tu nous mets trois blancs steuplé.
Jojo : Alors ton bus ?
Moi : Je me suis dit bizarre, y a pas de ligne qui passe dans ma rue.
Jojo : Ça y est encore un de tes trucs mystérieux
Marco : T’es sûr que c’était pas une soucoupe volante ?
Dédé apporte les trois ballons de blanc.
Jojo : A la bonne nôtre ! Santé !
Moi : Je descends la rue et y avait pas que le bus : y avait du monde, y avait des voisins, y avait des lumières, un attroupement comme on dit !
Jojo : Un accident ?
Moi : Non, le bus était garé normal. Mais en allant vers l’avant du bus, le long des barrières, j’ai vu la police avec un gars…
Marco : Un extra-terrestre ?
Jojo : Marco t’es con ! C’était comme un cordon de sécurité, non ?
Moi : Oui Jojo et tenez-vous bien le gars il était en Père Noël.
Jojo et Marco :Nooooon !
Moi : De ce qu’on a compris, il a piqué un bus au dépôt municipal, il avait une tenue de conducteur et il a démarré sa tournée. Il s’est déguisé après, en chemin, ils ont dit.
Jojo : C’était pas un déçu des transports en commun ? Ils sont nombreux, le gars il en a marre d’attendre et vient se servir pour rentrer direct chez lui !
Moi : Direct ? Ben non ! A chaque arrêt, quand on lui faisait signe, il a pris des passagers.
Marco: Le mec fair-play. Moi je dis que c’est beau.
Jojo : Attends Pierrot, les gens sont montés même avec un chauffeur en Père Noël ?
Moi : On vit une drôle d’époque, je sais, ils ont cru que c’était une idée de la mairie pour les fêtes, le conducteur en rouge, avec le bonnet, et tout.
Marco : Quand je pense que ça aurait pu se passer à Rennes !
Jojo : Ou alors il s’était fait piquer son traîneau !
Moi : Les gars, sérieux. Je vous demande de vous arrêter !
Jojo : Ben il va se prendre une sacrée vindicte populaire, il a touché à Noël, il va se faire lyncher. Comme un forban.
Marco : T’as raison, on fait pas ça, la trêve et l’esprit, je sais plus le nom.
Moi : En plus il était à jeun, rien dans le ballon et zéro en fumette non plus.
Marco : Ah tiens, t’as eu le rapport du légiste toi ?
Jojo : Là Marco permets-moi que je me gausse. Ben non bien sûr, il l’a pas eu le rapport, c’est juste que le gars a pas eu le temps de repeindre le bus en rose.
Moi : Pfff, les gars… les gars…
Marco : N’empêche, au bout du bout, il a piqué un bus.
Jojo : Il a franchi la ligne jaune comme tu dirais. Je peux le faire moi aussi. Un partout. Dédé, alors les trois mêmes steuplé.
Moi : Bon, ho, vous êtes lourds, vous voulez la fin ou pas ?
Marco : Allez c’est parti, fais pas semblant de te faire prier !
Jojo : Vas-y oui et, tiens, il a dit pourquoi il a fait ça ?
Moi : Alors les flics l’ont chopé, le temps que l’alerte vienne du dépôt, et puis y a eu un appel d’un passager qui a eu des doutes : normal, non, quand le chauffeur te demande le chemin !
Jojo : Et puis le bizarre c’est qu’il était en bas de chez toi, et t’as dit que t’étais pas sur la ligne.
Moi : Ben il a surtout dit qu’il rentrait chez lui. On était voisins sans le savoir finalement, je l’avais jamais vu.
Marco : Oh, c’est la première fois qu’il venait en bus, c’est pour ça.
Moi : Il s’est garé. Proprement, y a pas eu de casse, nulle part. Un exploit. Et quand les flics l’ont cueilli, il était en train de décorer le bus, tranquille. Guirlandes, boules, et j’en passe. Un peu allumé quand même.
Jojo : Il a résisté ?
Moi : Non, il leur a même demandé d’attendre parce qu’il devait aller chez lui chercher tous les cadeaux qu’il avait à livrer.
Jojo : Il était quand même un peu dérangé non ?
Moi : Oui, mais là c’était fini. Et les flics ont vraiment trouvé des cadeaux, des cartons vides décorés, chez lui.
Marco : Noël ça le travaillait dur !
Jojo : Un rêve d’enfance, il voulait jouer au chauffeur ! Qui sait ?
Moi : Peut-être, peut-être, mais on a eu le fin mot de l’histoire, c’était un ancien père Noël.
Marco : Hé, à ton âge, Pierrot tu devrais savoir que le Père Noël ça n…
Moi : Détrompez-vous les gars, c’est lui qui se déguisait chaque année pour le Noël de sa boîte, sauf que cette année, il s’est fait virer. Plan social.
Marco : Là, il va prendre cher avec son bus. Et après pas sûr qu’il retrouve du boulot de sitôt.
Jojo : Alors, j’ai pas de bus, mais c’est ma tournée et on la boit à sa santé.
Drôle, et bien observé, ce conte de Noël ! Je ne suis pas sûr qu'en sens inverse, la police fasse beaucoup de...cadeaux à l'intéressé ! Par contre, le patron du bar lui, vient d'encaisser pas mal de recettes...
RépondreSupprimerBonne journée, Jean-Michel