NB: Logo rallye. Les dix mots en gras étaient imposés.
On connaissait bien Géraud Laporte à Chambly, beaucoup plus qu’à Chantilly.
On le connaissait fort bien. Trop bien.
Et ce jour-là, apparemment il y avait urgence.
Et ce jour-là, apparemment il y avait urgence.
Personnalité atypique considérée comme troublée, Géraud présentait quelques tendances que nombre d’habitants qualifiaient plus ou moins d’étranges.
C’était bien sûr une question d’appréciation, mais elle alimentait régulièrement les ragots, pardon les conversations, dans les cafés remplis d’habitués assis, véritables spécialistes des french cancans.
Sans surprise, tout cela finissait assez tard et se perdait dans une brume alcoolisée entre morale et « qu’en dira-t-on ».
Et repartait de plus belle le soir suivant, comme si patauger dans le mensonge passait crème. Géraud pouvait blêmir quand parvenait à ses
oreilles le racontar fielleux épousant la rumeur avec la bénédiction d’un zeste de commérage (servez frappé).
De quoi nourrir ses
idées d’exil sur la banquise, maintes fois repoussées pour ne pas céder à ces despotes.
Combien de temps allait-il tenir ?
C’est alors qu’on le trouva à 13h30 à la mairie dans le hall d’entrée, nu comme un ver, chaussé d’escarpins en train d’essayer de dresser un stradivarius à qui il disait « rapporte » en lui lançant l’archet.
J'aime beaucoup le mot "tendance" qui peut suivre divers chemins.
RépondreSupprimerLa "brume alcoolisée", la meilleure pour réfléchir largement ;)
AH, cette fin, ces escarpins, ce stradivarius et cette voix qui résonne en moi, fruit
de mon imagination et pas que...
J'en tremble encore!
Couvrez- vous Ghislaine ! Le changement de saison est en route.
SupprimerA bientôt
Jean-Michel
Un drôle de citoyen ce Géraud Laporte ! Son irruption à la mairie dans cette tenue a dû provoquer son arrestation par les gendarmes et sa "mise au violon". Heureusement pour lui, il connaissait la musique et avait, en prévision, emmené son stradivarius !
RépondreSupprimerAh, Laporte, compositeur méconnu. Il se murmurait qu'une précédente tentative avait échoué… avec son piano.
SupprimerA bientôt,
Jean-Michel
Oh que j'aime cette scène finale, et tout dans ton texte me fait penser qu'une rencontre avec Géraud Laporte m'enchanterait.
RépondreSupprimerLes autres, les habitants ragoteurs, on ne les connaît que trop....
Il se peut qu'une suite à cet épisode apparaisse par ici... Nous verrons !
SupprimerA bientôt, je transmets à Géraud.
Jean-Michel