J'ai pris le pli de noter mes impressions un ou deux jours après avoir terminé la lecture.
Bien sûr, merci d'avance de vos réactions et partages.
|
Mars avril NB : En
italique, extraits de l’éditeur ou 4e de couverture |
Que notre joie demeure Kevin Lambert roman 368 p. |
« Nous devons protéger les intérêts des
minorités, et les riches sont toujours moins nombreux que les pauvres ». Roman canadien, je n’en ai eu connaissance
que dans « le matricule des
anges » qui l’a chroniqué il y a quelques mois. Le livre évoque la vie de Céline W, riche
architecte connue et reconnue du monde entier. Elle est à son zénith et va
vivre une descente aux enfers quand on l'accuse, entre autres, de provoquer
la gentrification de la ville avec un important projet pour Montréal. Elle tombe de haut, et bientôt, on ne répond plus aux messages, aux invitations. Une image qui se défait, une icône déchue. Il faut dire qu’à l’instar de ceux de son milieu, elle a manipulé, magouillé, bref utilisé tous les passe-droits de la caste des riches et puissants. L’auteur se tient à distance : il dénonce mais il observe, il est quasiment en position d’entomologiste. Inutile de dire qu’on ne développe aucune empathie pour ces gens-là, arrogants et surtout cyniques, qui essaient de se sortir des mauvais pas en affichant une image de façade purement mensongère sans rien changer à ce qui leur est reproché. C’est de la com, uniquement de la com. Il y a peu de moments sincères ou vrais… tout est calcul, préservation, quels qu’en soient les moyens. L’écriture, de longues, très longues
phrases, et des références à Proust à certains moments ne font pas partie des
points positifs pour moi, elles génèrent un ennui certain qui n’est peut-être
qu’à la mesure du monde décrit. Les personnages sont nombreux dans cette faune et l’on passe de l’un à l’autre, à ses pensées, dans un flot continu, ininterrompu, le roman comprenant trois parties fort compactes. Une expérience de lecture un peu étonnante pour un bilan mitigé, mais une lecture que je ne regrette aucunement. |
Hérésies glorieuses Lisa McInerney Roman 455 p |
A Cork, Irlande, le plutôt très magouilleur
Jimmy Phelan (alias JP) vient de rapatrier sa mère Maureen au pays. Elle
dézingue par erreur un type, ce qui va faire domino entre le business du
fiston et un tas de personnages plutôt carabinés comme Tony et Ryan Cusack,
qui n’en demandaient pas tant. Bienvenue chez les paumés, les marginaux,
les expédients, en gros des loosers incroyablement attachants. Tara et
Georgie complètent le tableau et ce n’est pas triste. Ryan en est le fil
conducteur, on le suit de ses 15 ans jusqu’à 21 ans. Le style est assez pétulant, direct,
regorge d’humour. En lisant ce roman, j’ai pensé à plusieurs
reprises à Eureka Street de Robert McLiam Wilson, sans doute un effet
irlandais dont on ne peut que se réjouir. Une trilogie est parue, je lirai le suivant
dans l’année. |
Alexandrin ou l’art de faire des vers à
pied Kokor et Rabaté BD 95 p |
« Je me présente, Alexandrin de Vanneville,
poète des campagnes et des villes, arpentant les chemins de terre ou le
bitume, par le vent et par la pluie, sans me taire et sans amertume, je
survis en proposant ma poésie. » Ce clochard campé par Rabaté est assez
loufoque, dans une histoire ambiance road movie, où Alexandrin va rencontrer
le petit Kevin, le prendre sous son aile, ce sera comme une révélation, une
prise de conscience. Un happy end. De la tendresse. Beaucoup. |
La dernière rose de l’été Lucas Harari BD 190 p |
Très belle ambiance, un dessin qui donne le
ton. Un thriller, un peu Hitchcockien, des références à Martin Eden, et une
fin qui ne résout pas tout. Sans doute le meilleur choix. La belle
ambiance onirique, le flou entre rêve et réalité y aurait perdu. |
Jamais Duhamel BD 62 p |
"Face à une catastrophe naturelle, il
faut une force de la nature. Madeleine, c'est les deux." Troumesnil, Côte d'Albâtre, Normandie. Histoire sympathique et touchante d'une
mémé rebelle et aveugle qui ne veut pas quitter sa maison perchée sur une
falaise menacée par l'érosion. C'est très classique, graphisme, scénario,
gags mais pas désagréable et plutôt pittoresque. |
Paiement accepté Ugo Bienvenu BD 140 p |
Un roman graphique d'anticipation —
l'histoire se passe en 2058— un peu singulier et ironique, Le récit d'anticipation est assez limité et
convenu, car « Paiement accepté » porte sa réflexion sur le 7ème
art : ses egos démesurés, ses coups bas, les considérations matérielles
prenant le pas sur l'artistique. Les échanges entre protagonistes pour la
préparation du film sont fort éclairants ! Le cinéaste au crépuscule de sa carrière
veut réaliser son « chef d’œuvre » et un accident va le
contraindre, délais obligent, à laisser les rênes à son assistant qui va se
révéler …brillant ! Cette thématique du 7e art, assez acide,
est bien menée et confirme le plaisir que j’ai à lire Ugo Bienvenu, déjà
apprécié dans « Préférence système ». |
A travers Tom Haugomat Roman graphique 184 p |
On est d’abord intrigué par la forme et le
format de ce livre, un album au procédé narratif ingénieux : les
illustrations de la page de gauche et de la page de droite se répondent en un
jeu de regards entre ce que vit le personnage (scène de gauche, plus large)
et ce qu'il voit (scène de droite, focalisée), toujours à travers un medium
particulier et différent : un trou de serrure, une paire de jumelles,
les lamelles d’un store, une fenêtre, les jours dans une palissade, etc. On y suit la vie d’un homme anonyme, depuis
sa conception en 1955, jusqu'à sa mort en 2026. Pas de commentaires, pas de
bulles, juste une date et un lieu, pour fixer la chronologie. C’est donc sobre, dépouillé, très
cinématographique et le vécu de cet homme apparaît avec ses moments
marquants, épreuves, difficultés, rituels, réussites. C’est aussi très normé
selon un point de vue occidental. Une belle expérience de lecture,
inhabituelle et intense. |
Ada Barbara Baldi BD 120 p |
Ada a perdu sa mère
(qui en fait a quitté la maison), vit avec son père, véritable tyran
domestique, qui la traite en esclave ou servante. Dans la forêt, elle a un
refuge, elle s’y isole pour dessiner. Les peintures mais
aussi sa chienne sont ses moyens d’oublier et d’échapper temporairement à sa
triste condition. Pourtant une
échappée à Vienne, dans les milieux artistiques, va lui faire toucher du
doigt un autre possible, on y reconnaît Klimt et Schiele… Le scénario
fortement prévisible et déjà traité n’est pas le point fort de cette
histoire, mais il s’appuie essentiellement sur des planches magnifiques qui
valent le coup d’œil et procurent un bon moment. |
Les Indes fourbes Alain Ayroles Juanjo Guarnido Bd 160 p. |
Une pseudo suite picaresque à un roman
existant paru en 1626, « El Buscón » de Francisco de Quevedo y
Villegas, qui annonça la suite mais ne l’écrivit jamais ! C’est une des limites, je pense, pour
apprécier pleinement la BD, je crois qu’il faut connaître la référence, sinon
on passe à côté. Le scénario regorge de chausse-trappes, le
style picaresque est à son comble, le graphisme est luxuriant mais classique,
cela fait un peu beaucoup ! La troisième partie de l’histoire permet un
rétro éclairage aux deux précédentes. Et ajoutez-y un récit dans le récit
(flash-back). Pablos de Ségovie, de basse extraction, est une fripouille. Il sait s’adapter (vous pouvez lire : mentir) et il part avec une carte en direction des Indes (actuelle Amérique latine) pour trouver l'Eldorado et ses promesses. Il est pourchassé, exilé, torturé, mais il a plus d'un tour dans son sac avec la devise paternelle « tu ne travailleras point ». On suit ses aventures haletantes entre mendiants, grands de ce monde, brigands, (…), sur un rythme échevelé qui me semble finalement digne d’un film d’aventures où tout n’est que tromperie, apparences… C’est vraiment très baroque, mais pas exactement ma tasse de thé. |
Dans la forêt Jean Hegland Roman 320 p |
Nelle et Eva, dix-sept et dix-huit ans,
vivent depuis toujours dans leur maison familiale, au cœur de la forêt. Quand
la civilisation s'effondre et que leurs parents disparaissent, elles
demeurent seules, bien décidées à survivre. Il leur reste, toujours
présentes, leurs passions de la danse et de la lecture, mais face à
l'inconnu, il va falloir apprendre à grandir autrement, à se battre et à
faire confiance à la forêt qui les entoure, remplie d'inépuisables richesses. Véritable choc littéraire aux États-Unis,
best-seller mondial, un roman d'apprentissage sensuel et puissant. Il y a trois parties dans le roman : une exposition assez détaillée du mode de vie – plutôt survivaliste- et des personnalités familiales, ensuite, après les décès de la mère et du père, la vie à deux de Nelle et Eva, enfin en troisième partie avec l’utilisation de la nature, et la naissance de l’enfant … La narration se fait sous une forme proche d’un journal de bord. C’est intéressant dans la partie exposition, on y apprend à connaître la situation, le mode de vie, les personnalités, leurs envies, leurs passions… On n’a aucune explication sur cet « effondrement de civilisation » mais pourquoi pas. Il y a de l’incertitude et de la menace. Je suis resté attentif en première partie
en attendant de voir ce qui allait suivre. Hélas, cela se gâte dans la
deuxième partie, on s’aperçoit, après la mort des parents, que les filles
vont devoir se débrouiller pour subvenir à leurs besoins, survivre et
qu’elles ne savent pas grand-chose alors qu’elles ont baigné dans ce mode de
vie depuis longtemps. C’est étrangement incohérent. Ensuite un événement dramatique et
traumatisant va rester mystérieux, l’une d’elle est violée, on n’en saura pas
plus, et le réconfort apporté par sa sœur sera de lui faire l’amour. Les choses s’enlisent, le récit est lent,
forcément avec un quotidien de cette sorte, il n’y a pas d’événements, sauf
l’arrivée d’un enfant, qu’on peut deviner hélas longuement à l’avance suite
au viol, mais l’histoire, les personnages et le lecteur vivent un terrible
surplace comme en attente d’être tirés de sables mouvants. Voilà comment une idée de départ pas si mal
finit par se dissoudre dans un ridicule toc dont je me demande, visage
consterné d’incompréhension, comment ça a pu être un succès. |
Kobane calling Zerocalcare Bd documentaire 288 p |
Envoyé par l'Internationale (le « Courrier International
» italien), Zerocalcare part aux confins de la Turquie, de l'Irak et du
Kurdistan Syrien pour rejoindre la ville de Kobane, à la rencontre de l'armée
des femmes kurdes, en lutte contre l'avancée de l'État Islamique. À partir de ce voyage, Zerocalcare livre un
reportage d'une sincérité poignante, un témoignage indispensable et
bouleversant qui s'efforce de retranscrire la complexité et les
contradictions d'une guerre si souvent simplifiée par les médias
internationaux et le discours politique. Très instructif sur la question Kurde. L’auteur nous raconte à sa façon, sincère et pleine d’un humour qu’on devine « mode de survie anti absurdité », ses deux séjours en Syrie, envoyé par son journal. Beaucoup d’émotions, de belles rencontres,
il va nous chercher « l’humain » et nous le servir sur un plateau,
ajoutant parfois des témoignages, ce qui donne une bd formidablement
réjouissante et vraiment originale, y compris dans son graphisme. |
L’allègement des vernis Paul Saint Bris Roman 350 p |
Restaurer la Joconde, quelle affaire ! Qui
bouscule énormément de choses et de monde… Ce roman, un premier roman, se lit fort bien. Fort
documenté sur le milieu de l’art et les techniques utilisées. Nous suivons
chapitre par chapitre de nombreux personnages, comme des tableaux et une
galerie de personnages, le héros en est cependant Aurélien, le conservateur
du musée du Louvre, conservateur étant à son propos un terme qui va plus loin
que sa fonction. C’est lui qui est chargé d’organiser cette restauration
destinée à rendre un peu d’éclat et de lumière originelles (?) au tableau. Un
restaurateur italien sera en charge de cette mission hautement délicate,
quasi mystique… et pleine de pression. Je ne dévoile pas les péripéties, ni
la conclusion dont on doute un peu qu’en l’état elle puisse être
définitive…Les arcanes de la politique, de la communication, du consumérisme
de l’art sont présents, sans grande surprise réellement, mais cela alimente
une réflexion sur ce monde d’images qui nous submerge. L’inévitable
« c’était sans doute mieux avant » affleure régulièrement. Un
personnage bizarre chargé de l’entretien dans le musée se pose comme une
possible allégorie d’une approche libre de l’art, de la proximité et du
dialogue avec les œuvres, sans doute inatteignables dans le tourisme des
expos de masse. J’attendais
peut-être juste un peu plus de profondeur, vu le sujet, et l’ensemble est
sans doute un poil trop long, laissant une impression en demi-teinte et l’on
reste sagement à la surface parfois : normal me direz vous quand on retire
des vernis ! Mais c'est un très bon moment de lecture,
fort agréable. Merci à Colo qui me l’a conseillé ! |
Ces jours qui disparaissent Timothé Le Boucher BD 192 p |
Que feriez vous si d’un coup vous vous
aperceviez que vous ne vivez plus qu’un jour sur deux ? C’est ce qui arrive à
Lubin Maréchal, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui, sans qu’il n’en
ait le moindre souvenir, se réveille chaque matin alors qu’un jour entier
vient de s’écouler. Lubin a une vie ordinaire jusqu'à ce qu'il
se rende compte qu'il ne se réveille qu'un jour sur deux. Une autre
personnalité vit le reste de sa vie. Il essaye de trouver un équilibre, de
communiquer avec "l'autre", mais les choses se dégradent, ce n’est
plus tous les deux mais tous les trois, quatre, cinq jours, etc. pour avoir progressivement de moins en moins de temps à vivre ... Un sujet plutôt original et très
intéressant, une histoire qui séduit et questionne. L’ensemble est bien mené
et tourne autour du temps (son passage, sa valeur, son appréciation), de la
personnalité et les relations aux autres, l’amour, l’amitié, la fidélité. De quoi réfléchir -sans doute à différents
niveaux de lecture- malgré un graphisme que j’ai trouvé peu engageant. J’ai apprécié que l’histoire reste
cohérente jusqu’au bout et s’achève sans tour de passe-passe avec un tel
point de départ. |
Le jardin, Paris Gaëlle Geniller BD 224 p |
Rose vit au cabaret "Le jardin"
avec sa mère et ses danseuses. Rose y est né, Rose y a grandi et c'est tout
naturellement que Rose y fait ses premiers pas en tant que
"danseuse". Rose est un jeune garçon, élevé en toute liberté. Il
aime revêtir des robes et se maquiller. Pour autant, Rose le dit lui-même :
" Je me considère comme un homme mais un homme qui aime tellement les
femmes qu'il a envie de faire comme elles. " Tolérance. Gaëlle Geniller nous propose une belle histoire, positive, pleine de bons sentiments, c’est très joli, le graphisme est réussi et très coloré, on est dans les années 20. Le parti pris de la douceur, de la
fluidité, sans aucun conflit, donne une atmosphère touchante et
paradoxalement surprenante. Comme si Gaëlle Geniller prenait un plaisir malin
et espiègle à déjouer absolument toutes nos attentes et nos questions sur, allons-y,
le sujet de l'androgynie, la question de l'identité de genre, et l'identité
sexuelle. Comme si elle laissait cela à chacun, dans sa lecture ! Elle se détache ainsi des clichés, tout en
amenant la réflexion sous la forme d’un possible conte ou d’une uchronie.
Elle nous embarque et cela vaut le voyage, cela mérite d’être lu, même si
cela pourra laisser sur sa faim ou un peu insatisfait. |
Les nouveaux mystères d’Udolpho John Dickson Carr Roman 400 p |
L’auteur est connu pour ses polars et
mystères en chambres closes. Je n’avais rien lu de lui depuis des années. Cela se passe à l’époque victorienne, on a du mal à le croire, les codes et l'atmosphère de l'époque me semblent vraiment mal rendus, l’intrigue est vraiment improbable, l’ensemble manque de subtilité, c’est bavard et ça traîne pas mal. C’est en fait un inédit
tardivement publié qui n’en méritait pas tant. Une franche déception. De cet
auteur, préférez « le marié perd la tête » ou quelques énigmes
solidement charpentées de la série des Bencolin, un des héros récurrents de Dickson Carr ! |
Les grands espaces Catherine Meurice Bd 92 p |
Catherine Meurisse a grandi à la campagne, entourée de pierres, d'arbres, et avec un chantier sous les yeux : celui de la ferme que ses parents rénovent, afin d'y habiter en famille. Une grande et vieille maison qui se transforme, des arbres à planter, un jardin à imaginer, la nature à observer : ainsi naît le goût de la création et germent les prémices d'un futur métier : dessinatrice. Avec humour et tendresse, l'auteure raconte le paradis de l'enfance, que la nature, l'art et la littérature, ses alliés de toujours, peuvent aider à conserver autant qu'à dépasser. Les Grands Espaces raconte le lieu d'une enfance et l'imaginaire qui s'y déploie, en toute liberté. On passe un très bon moment, émouvant et
chaleureux. Il est assez piquant que malgré le titre « les grands
espaces » c’est surtout une affaire ou une histoire de temps, socle de
l’existence. |
Panama Al Brown : l’énigme de la force
Alex W. Inker Jacques Goldstein BD 168 pages |
Paris, 1955, un journaliste sur le point de se faire virer est sommé de couvrir l'entrée de Cocteau à l'Académie française. Il y découvre alors le sujet de son prochain article : Alfonso al Brown, un temps amant du célèbre écrivain, boxeur imbattable venu du Panama, champion du monde des poids plume, mais aussi dandy fréquentant le grand Paris des années 30, danseur et musicien de jazz, mais tombé dans l'oubli et mort dans la misère. Le journaliste tombe par hasard sur cette histoire, il va en faire sa dernière chance … Voilà qui nous permet de lire le portrait passionnant d’un homme sérieusement secoué par la vie, une vie d’une grande diversité comme marquée du sceau de la difficulté, il se cherche et cherche sa place sans la trouver, avec une origine sociale, une couleur de peau et une orientation sexuelle qui n'y sont évidemment pas pour rien... J’ai bien aimé ce personnage attachant dont
l’histoire nous est contée dans un style graphique réussi, qui colle bien aux
années 30. Une belle découverte. |
La saga de Grimr Jérémie Moreau Bd 240 p |
La Saga de Grimr est une quête d’identité tragique dans un décor grandiose. Le héros y est confronté à chacun des piliers de la culture islandaise : le prestige de la généalogie, le culte de la loi et la superstition. 1783. L’Islande est sous le joug du Danemark. Et le sort de Grimr, devenu orphelin, est plus cruel encore dans ce pays où l’homme se définit d’abord par son lignage. Doté d’une force impressionnante, il se sait capable de rivaliser avec les plus fameux héros de saga même s’il n’est le fils de personne. Il ne lui manque que l’opportunité de prouver sa valeur… J’ai beaucoup aimé l’ambiance parfois surréelle de cette saga épique, mouvementée, dont le personnage principal au départ si démuni, si pauvre, si seul mais doté d’une force physique prodigieuse et terriblement obstiné, va se révéler un héros, capable d'exploits incroyables qu’il sera le seul à pouvoir accomplir. Etonnant récit plein de brutalité -l’époque
était fort rugueuse- et d’humanité, dans ces forces et ses faiblesses. Et les
volcans sont bien là ! Une immersion réussie ! |
Diantre, que de livres... et de BD j'en lis peu, pourtant il y en a des tonnes dans la biblio chez moi, que mon mari me demande de lire !
RépondreSupprimerJ'ai fini, l'échec de Claro, que vous nous aviez conseillé la fois
précédente, je l'ai particulièrement apprécié.
Une bonne technique que la vôtre, celle des notes deux jours après.
Jamais essayé mais je devrais. Je me contente de recopier
des citations qui m'ont plu.
Merci Ghislaine, à bientôt
SupprimerJean-Michel
Tu as eu le courage de terminer "Dans la forêt", moi pas, arrêt au mileu de la deuxième partie...
RépondreSupprimerCette fois je note deux titres: La saga de Grimr, et A travers.
Pas de poètes dans tes lectures ? Oui, c'est mon dada, qu'y faire? hihihi.
Les poètes, du coup par coup, souvent, difficile à lister, je lis et relis, j'ai lu et relu dans les recueils suivants ces derniers temps :
SupprimerLucien Suel - je suis debout, Ron Padgett-on ne sait jamais, Octavio Paz-liberté sur parole, Peter Blakowski-le cœur à trois heures du matin, ...
A bientôt
Jean-Michel
Oh merci! je ne connais pas du tout Ron Padgett, à découvrir!
Supprimer