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Les titres des prix Goncourt étant donnés, les intégrer (tous ou quelques-uns) dans son texte.  

Ingrid Caven ouvrit la portière de son coupé sport Rouge Brésil.

Elle avait remarqué derrière elle des ombres errantes pareilles à celles que la maitresse de Bertch lui avait indiquées lorsque, sous le soleil des Scorta, elle passait trois jours chez sa mère. Jouant les bienveillantes, chantant Alabama Song, Ingrid s’y était sentie inspirée par Singué Sabour, en collectionnant des pierres de patience cueillies dans la carrière toute proche. 

Ces trois jours-là elle côtoya sa sœur et sa tante qui étaient avec sa mère trois femmes puissantes soucieuses de bien gérer leur domaine par leur connaissance de la carte et du territoire. L’art français de la guerre et le sermon sur la chute de Rome étaient par ailleurs leurs livres de chevet, leurs guides pour éviter un trop précoce « au revoir là-haut » en guise de bonne nuit ou de regrets éternels. 

Dans la famille, la boussole c’était « pas pleurer » qui revenait, lancinant comme une chanson douce, tel un espoir d’ordre du jour permanent qui permettait d’assurer l’avenir de leurs enfants après eux. Et même si tous les hommes n’habitent pas la même planète - une sorte d’anomalie dans la plus secrète mémoire des hommes, se disait-elle- vivre vite était moins pratiqué que veiller sur elle, ou même veiller sur nous, ce que les ombres ne savaient pas encore...Elles finirent par reculer et Ingrid Caven referma la portière puis démarra.