jeudi 17 octobre 2024

Lus de mai à septembre 2024

 

 

Mai Juin Juillet Août Septembre

NB : En italique, extraits de l’éditeur ou 4e de couverture

Petit traité d’écologie sauvage

Alessandro Pignocchi

BD 128 p

Dans un monde inversé, il est reconnu que les animaux et les plantes ont une vie intellectuelle et sentimentale similaire à celles des humains. La culture occidentale traditionnelle ne subsiste que dans quelques régions françaises où un anthropologue jivaro l'étudie et milite pour sa sauvegarde.

 Une BD pleine d’humour, assez facétieuse ou espiègle, qui aborde légèrement des choses essentielles qu’il est bon de ne point perdre de vue. L’inversion fonctionne bien, elle est fort révélatrice.

Merci à ma nièce Lucie pour le cadeau !

Je m’en vais

Jean Echenoz

Roman 225 p

 

👌

Je m'en vais" annonce Félix Ferrer à la femme qui partage sa vie. Et le voici lancé dans une grande aventure. Sur la foi de son collaborateur Delahaye, ce galeriste parisien part pour le Pôle Nord. Quarante ans plus tôt, un navire a fait naufrage sur la banquise et à son bord se trouveraient des œuvres d'art inestimables : de l'art boréal, paléo baleinier. Le trésor trouvé, rapporté à Paris, entreposé, alors que Delahaye est mort, voici qu'il est dérobé. Ferrer est effondré, au bord de la faillite. A-t-il été manipulé, otage d'une sordide affaire combinée à son insu ? Les événements vont s'enchaîner, de plus en plus incroyables, insolites et fascinants...

Prix Goncourt en 1999, ce que j’ignorais avant cette lecture. Et n’a aucune importance !

Avec Echenoz, en général, on s’entend bien !

Il y a eu une exception il y a quelques années (« Envoyée spéciale » dans lequel je ne suis pas rentré).

Là c’est le pseudo polar qui ne se prend pas au sérieux.

Evidemment l’histoire n’est pas exactement prioritaire, n’attendez pas une intrigue béton au carré, ce qui compte c’est la galerie de personnages et le ton, l’humour de l’auteur. Les rebondissements fusent.

C’est vraiment pétillant, le style, les trouvailles, il y a parfois un petit quelque chose qui vous amène à relire la phrase car vous aviez senti qu’une subtilité vous avait échappé…

Cette fantaisie fait beaucoup de bien, c’est vraiment réjouissant.

Miracles du sang

Liza McInerney

Roman 350 p

Après « Hérésies glorieuses » -lu en mars-, revoici Ryan Cusack.  Agé de vingt ans. Le milieu n’a pas changé (violence de son père alcoolique, absence de sa mère, douceur de sa petite amie Karine et drogue omniprésente (…)

 Progressivement, les choses changent, il va bosser pour la mafia napolitaine, Karine l’abandonne, il se retrouve sur une corde extrêmement raide. Il s'impose comme l'interlocuteur de premier choix de la mafia napolitaine. Abandonné par Karine, acculé, il prend des décisions aux répercussions dramatiques qui menacent le fragile équilibre de sa vie.

Un style toujours aussi percutant, et une ambiance à la Ken Loach/Martin Scorsese plus que réussie.

Morts croisées

Ruth Rendell

Polar

221 pages

 

Paru en 1971.

Maud, la mère de Véra, possède une belle somme d'argent et elle ne souhaite pas que Stanley, son gendre puisse en profiter lorsqu'elle décédera. Véra qui est une femme un peu naïve mais qui aime malgré tout Stanley, ne voit rien venir dans les plans de ce dernier qui voudrait bien avoir l'argent de Maud. Et quoi de plus simple puisque Maud habite chez Véra et lui ainsi, il élabore un plan mentalement afin de mettre fin aux jours de Maud mais, une personne va faire irruption dans leur demeure et va tout chambouler dans son projet.

Le titre fait référence aux mots croisés, la passion de Stanley. Mais cela n’est guère plus exploité que cela, en dehors du plan du roman. Le triangle de personnages est plutôt bien campé, la caricature n’étant jamais loin. Stanley a beaucoup de chance que sa femme Vera soit si naïve, avec de rares éclairs de lucidité qu’il parvient à retourner comme un gant. Malgré certains indices qu’elle découvre, elle ne comprend pas tout de suite ce qu’il en est.

On chemine pas mal avec Stanley et les échappatoires qu’il utilise, il va finir par se faire prendre, mais le rebondissement final n’est pas celui qu’on pouvait prévoir.

Odyssee Lumpen

Alberto Prunetti

Roman 212 p

Un rejeton de la fière classe ouvrière toscane, premier de sa famille à avoir fait des études supérieures, se retrouve à composer, dans une cuisine puante de Bristol, la pizza Margherita en hommage à l’autre Marguerite, la maléfique Thatcher. (…)

L’auteur nous emmène dans ses propres souvenirs. Et ses boulots de merde, en pizzeria ou encore en nettoyeur de chiottes. Dans cette incroyable galerie de personnages tous plus truculents les uns que les autres, on pense très vite à la veine sociale populaire du cinéma britannique. La casse sociale, la résistance, la solidarité. C’est grinçant et drolatique, et émouvant sans tomber dans le tire-larmes.

 

Capital et idéologie

Claire Alet Benjamin Adam

(d’après Thomas Piketty)

BD doc 176 p

D'où viennent les inégalités et pourquoi perdurent-elles ? Pour répondre à ces questions, le livre propose une version accessible à tous du best-seller de Thomas Piketty, Capital et Idéologie.
Dans cette grande enquête historique, parfois teintée d'humour, Claire Alet et Benjamin Adam ont conçu une saga familiale. Jules, le personnage principal, né à la fin du XIXe siècle, incarne le rentier, figure privilégiée d'une société hyper inégalitaire où la propriété est sacralisée. Lui, sa famille et son entourage vont vivre l'évolution des richesses et des modèles sociaux.
Huit générations se succèdent ainsi, traversant toutes les époques. Jusqu'à Léa, jeune femme contemporaine qui va découvrir le secret de famille à l'origine de leur patrimoine. La « petite histoire » de cette famille rejoint alors la « grande histoire ».

Un format documentaire qui m’a convenu. Ensuite, je n’ai pas lu l’ouvrage de départ, il m’est donc difficile de dire un mot de la qualité de l’adaptation.

Fantasmes

Ruth Rendell

Thriller

221 pages

La recherche, par une jeune héritière imaginative, d'une amie dont elle est sans nouvelles. Chaque indice est l'occasion d'imaginer des théories allant jusqu'à l'assassinat de la jeune femme par le jeune mari de l'héritière.

Un des premiers de l’auteure en 1965, on est un peu dans l’exercice de style, Ruth Rendell fait ses armes pour manipuler le lecteur. La mise en place est intéressante, pleine de mystère. L’ensemble reste un peu fade, comme l’héroïne en fait, certaines choses sont prévisibles, la résolution est un peu expédiée… Intéressant en vue des œuvres futures qui seront beaucoup plus vénéneuses.

Moderne Olympia

Catherine Meurisse

BD 72 p

👌

Olympia s’ennuie au musée d’Orsay. Bien sûr, elle n’est pas une parfaite inconnue, elle a déjà posé pour Manet, connaît Toulouse Lautrec, et a de nombreux amis sortis de tableaux impressionnistes. Elle a même fait cascadeur pour un tableau de Courbet, L’Origine du monde. Mais ce qui l’intéresse par-dessus tout, c’est la comédie, le cinéma. Elle rêve d’un grand rôle, mais on ne lui propose que des rôles de figurantes. Il faut dire que pour réussir au cinéma, il faut coucher. Et Olympia n’est pas prête à cela. C’est une fille romantique, qui rêve du grand amour.
Différents arts se rencontrent dans cette BD sautillante et Catherine Meurisse nous raconte tout ça avec humour et tendresse.

Goodbye Columbus

Philip Roth

Nouvelle 165 p

👌

Goodbye, Colombus raconte la brève aventure d'un jeune intellectuel avec une étudiante. 

Dans le New Jersey, un jeune homme, bibliothécaire, tombe amoureux de Brenda qui partage son été entre la piscine privée, le golf et le tennis.

Roth nous raconte l'idylle en s’appuyant sur une description précise de ses personnages, installe progressivement son intrigue tout en s’inscrivant au mieux dans un monde (début des années 60) très corseté du point de vue des relations et de la bienséance. Brillant. Et quelle écriture !

Trois ombres

Cyril Pedrosa

BD 268 p

👌

Joachim et ses parents vivaient heureux au creux des collines. Puis les ombres apparurent et rien ne fut plus comme avant. Une sourde menace s'était immiscée : il fallait fuir ou se soumettre.

Un album long -certes, il aurait pu être plus court- qui nous happe dès les premières pages. Les trois ombres, funestes, représentent la mort et emporteront le petit. L’album raconte les réactions, le cheminement, la maman sera dans l’acceptation, le papa veut vivre intensément et partager des moments plus grands les uns que les autres avec son fils.

En noir et blanc, graphiquement le trait est parfois fin parfois grossier, cohérent avec le thème. Un album qu’on ne lâche plus quand on l’a ouvert. Délicat, émouvant, riche.

50 choses qu’il ne faut tout de même pas oublier avant de mourir

Jacques Bens Georges Perec

53 p 👌

Les quatre ouvrages font partie du projet Perec des éditions l’Œil Ebloui.

Titrée « Collection Perec 53 »

Dire /son/ Perec en 53 livres de 53 pages par 53 artistes

En référence à « 53 jours », le titre du dernier roman inachevé́ de Georges Perec.

53 pages, l’espace d’un livre ; un lieu d’écriture pour dire, penser, inventer, rêver, percer la lecture qu’on a de Perec.
53 livres, toute une collection ; un parcours collectif multiforme, un cheminement proposé à 53 artistes et écrivain·e·s pour porter un regard personnel sur la vie et l’œuvre de l’écrivain.

Le premier volume est fort logiquement le texte de référence, le deuxième est écrit par l’éditeur qui raconte comment ce projet est né. Dans le 3, François Bon explique que depuis plus de quarante ans, il vit avec Espèces d’espaces. « C’est ma dette que je vais chercher à dire », annonce-t-il.

Enfin le quatrième volume, original et profondément péréquien, porte le titre « Permutation » qui est le caractère sur mesure des éditions « L’œil ébloui » pour la titraille de la collection 53.

Il a été́ pensé, dessiné, articulé par Thierry Fétiveau, Clément Le Priol & Benjamin Reverdy de l’agence Yokna.

Inspiré par l’œuvre de Georges Perec, sa singularité est que les principales voyelles (a, e, i, o, u) affichent chacune trois formes qui permutent de façon automatique…

A suivre, en octobre avec les volumes 5,6 et 7. 

Trajet Perec

Thierry Bodin-Hullin

53 p

L’espace commence ainsi

François Bon

53 p

Permutation

Yokna

53 p

La truie, le juge et l’avocat

Galandon/Vidal

BD 120 p

Des procès d'animaux eurent cours au Moyen Âge. Ici, les protagonistes sont : une brave truie, un sinistre juge et un avocat miséreux. (…)

Accusée d'avoir provoqué la mort d'un cavalier, une truie est conduite devant le tribunal : elle encourt la peine capitale. Le juge, un homme puissant qui n'a que mépris pour les êtres qu'il juge inférieurs, animaux, porchers ou même seulement femmes, fût-ce sa propre épouse, se trouve confronté contre toute attente à un avocat de talent qui défend avec ferveur la cause du malheureux animal...

Un album très plaisant qui manie la satire avec brio.

Une manière d’aborder quelques sujets sérieux, justice et équité, accusation à tort et à travers et/ou sans preuve, manipulation des petites gens, inégalités entre classes sociales, maltraitance envers les animaux, place des femmes et des animaux dans ce monde d'hommes qui se savent supérieurs.

Je me demande si tout ceci ne serait pas encore un peu d’actualité, non ?

Abaddon tome 1 et 2

Koren Shadmi

BD 130 et 124 p.

Un jeune homme élégant vient visiter une chambre à louer dans un appartement immense et classieux. La chambre est libre, l'affaire est vite conclue avec les autres locataires. Mais le nouvel arrivé découvre bien vite qu'il ne peut plus sortir... pas davantage que les autres occupants. La porte par laquelle il est entré semble condamnée, comme le sont les fenêtres, et toute autre issue

J’ai lu l’intégralité de la BD, d’ailleurs le tome 2 donne quelques clés pour l’ensemble, ce qui s’avère utile dans un univers où comme le héros on perd très vite ses repères.

Paranoïa, claustrophobie, absurdité et non-sens alimentent cette histoire qui fait penser irrésistiblement à David Lynch. C’est assez virtuose, au point qu’au sortir de la lecture, on se demande un peu ce qu’on pourrait bien faire de ça…

Une expérience très étonnante, de la virtuosité certes.

Mais ça reste froid.

L’origine des larmes

Jean-Paul Dubois

Roman 270

Paul a commis l’irréparable : il a tué son père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas Lanski était déjà mort… de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu’une obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur.

Le premier Dubois qui me laisse de marbre. Oubliée, la verve, la douce ironie amère des précédents opus. Tout le long du livre, j’ai essayé, en vain, de comprendre où Dubois voulait en venir. Ensemble qui m’a paru artificiel, souvent tarabiscoté ou tiré par les chevaux, énormément de références à des personnages ayant existé – mais pourquoi ? –Bref une lecture loin d’être satisfaisante.

Essence

Fred Bernard et Benjamin Flao

BD 180 p

Achille, un jerrican à la main, déambule dans un dédale de couloirs dans un bâtiment immense, étrange... Enfin, il trouve une ouverture. Ébloui par le soleil, il se dirige vers une Ford Mustang blanche. A côté, une belle femme brune l'attend. Ils vont pouvoir repartir. La femme lui demande de reprendre le cours de ses souvenirs alors qu'ils roulent dans un paysage désertique. Se souvient il de ce qu'il lui est arrivé avant de se retrouver ici, avec elle ?

Un fond de science-fiction, un peu d’écologique et d’onirique, et c’est parti pour un étrange voyage dont on devine assez vite qu’il nous amènera du côté du purgatoire.

Un récit plutôt linéaire, c’est très lent au début, assez onirique puis il y a une rupture de ton qui nous remet dans des rails classiques, où tout s’explique, et c’est presque dommage, comme s’il avait fallu à tout prix trancher…

La loterie Miles Hyman

BD 160 p

Adaptation BD de la nouvelle de S. Jackson.

Voir ci-dessous.

La loterie et autres nouvelles

Shirley Jackson

250 p

👌

Dans le monde de Shirley Jackson, rien ne paraît sortir de l'ordinaire. De petites villes, des couples, des maisons, des gens qu'on croise dans le bus ou chez l'épicier. Au premier abord, tout est normal. Puis un détail sème le doute. Un autre fait tout déraper vers des zones noires et troubles, qui suscitent une profonde inquiétude chez le lecteur.

Après l’adaptation en BD, j’ai eu envie de lire la nouvelle originelle et d’autres dans ce recueil. C’est très noir. Les nouvelles sont teintées d’une étrangeté qui peut friser le fantastique en restant dans le banal ; le quotidien, ce qui est certainement encore plus glaçant. Il y a certains objets ou situations ordinaires qu’on ne regarde plus de la même manière ! Une découverte.

48 indices sur la disparition de ma sœur

Roman

Joyce Carol Oates 280 p

👌

Qu’est-il arrivé à Marguerite Fulmer ? Le 11 avril 1991, la jeune artiste à qui tout réussissait a quitté la demeure familiale, pour ne jamais revenir. Sans laisser la moindre explication, juste une chambre en désordre. Vingt-deux ans plus tard, sa sœur Georgene, mouton noir de la famille, entreprend de traquer en quarante-huit chapitres les maigres indices susceptibles d’élucider cette disparition (…)

Si vous connaissez Oates, nous sommes en terrain connu, dans ce récit fragmenté, qui ne conclut réellement jamais, aborde diverses hypothèses et laisse pointer progressivement la jalousie de Georgene envers Marguerite. Exploration des personnages, complexité des sentiments, fausses pistes, on sent que l’autrice s’amuse, pour le plus grand plaisir du lecteur à se laisser manipuler. Excellent.

Série Inspecteur Wexford

Ruth Rendell 

13 romans d’en moyenne 300 p.

 

Etant tombé sur deux compilations intégrales de cette autrice anglaise, je me suis payé une série d’enquêtes de son célèbre inspecteur que je ne n’avais jamais encore lues.

Je les indique en tir groupé sans détailler sachant que les lectures ont été disséminées entre mai juin juillet et août.

Le premier recueil couvre 1964-1972 avec sept enquêtes 

1.     Un amour importun

Margaret Parsons a été retrouvée étranglée avec un foulard rose, son corps abandonné dans la forêt. Femme sans histoire, à l'existence terne et monotone. Les premières pistes sont minces : poèmes de Swinburne et de Christina Rossetti, impressionnante collection de livres rares... et un mystérieux soupirant...

2.       Le pasteur détective 👌

Des années après un crime, un pasteur essaie de prouver l'innocence d'un condamné pour que son fils n'épouse pas la fille d'un criminel.

Cette façon de traiter une affaire criminelle est assez originale. Le sujet est très bien traité, les personnages bien campés, l'ambiance très british.

Du suspense jusqu'au bout.

3.       La police conduit le deuil 👌

Intrigue ingénieuse (très difficile de trouver pour le lecteur) qui prend tout son sel dans la description des petites gens, finement observées et très réalistes. Ajoutez l’analyse psychologique et l’ensemble prend alors des airs de Maigret à la sauce british.

4.    Le meilleur des témoins

Deux affaires parallèles finissent par se croiser. Le témoin de mariage est mort, le mariage est annulé. L’enquête patauge pas mal, le hasard va venir au secours des inspecteurs… Ce tome n’est pas le plus réussi.

5.    Et tout ça en famille

Un manoir, une famille, les domestiques et tous ceux qui gravitent autour dans une petite ville de province voilà de quoi occuper la police locale qui cherche l’assassin de la dame du manoir, ce qui permet à l’autrice d’aller traquer ce qui se niche derrière le vernis des apparences.

6.    Le petit été de la Saint-Luc

Un petit garçon de cinq ans ne rentre pas pour le goûter. Wexford et son adjoint font le rapprochement avec une autre disparition, huit mois plus tôt : la jeune Stella Rivers.

Une fugue ?  Pourtant divers témoins affirment avoir vu un homme rôder près du terrain de jeux.

7.    Une fille dans un caveau

Le corps d'une jeune fille est découvert dans un caveau du cimetière de Kenbourne Vale, dans le quartier ouest de Londres. Wexford, en congé, va à Londres seconder un jeune collègue.

Le second recueil couvre 1973-1985

1.     Reviens-moi

Sous les buissons, on a retrouvé le cadavre de Dawn, boudiné dans une robe rouge trop étroite. Elle avait été aperçue en mauve. Elle avait emporté de quoi pique-niquer à deux.
Mais l'autopsie a révélé que son estomac était vide. Et c'est avec la bouteille de vin que son agresseur lui a fracassé le crâne...

Bien tordu, on ne voit rien venir.

2.    Meurtre indexé

Wexford doit investiguer l'assassinat d'une femme, Angela, retrouvée étranglée chez elle. Sa belle-mère qui la détestait a découvert le corps mais Wexford soupçonne rapidement le mari. L'inspecteur se heurte à un manque de preuve décourageant et l’'époux finit par accuser le flic de harcèlement. Dès lors Wexford décide de poursuivre sa surveillance de manière officieuse, persuadé qu'il finira par se trahir. 

La deuxième moitié avec la traque du faux pas est très bien rendue.

3.       Etrange créature 👌

Une femme, assassinée d'un coup de poignard, est rapidement identifiée, elle cinquante ans, était fille unique mais personne ne sait où elle vivait et ce qu'elle faisait depuis vingt ans qu'elle avait quitté sa ville natale.

Son père est victime d'une attaque et meurt à l'hôpital sans avoir pu fournir d'explication.
Mystère : pas de témoin, pas de mobile, pas d'arme du crime, pas même l'adresse de la victime. Seule piste : le portefeuille de crocodile découvert dans le sac de la victime.

Une tension réelle et beaucoup de fils et de pistes.

4.    L’inspecteur Wexford (nouvelles)

J’en ai lu deux pour voir, et comme je l’avis anticipé en ayant pratiqué le style de l’autrice, le format ne lui convient pas.

5.    La fille qui venait de loin

Le plus grand flûtiste de son temps, retiré, vient d’annoncer son intention de se remarier avec une jeune femme de cinquante de moins que lui. Le jour de la publication des bans il meurt noyé dans le lac de sa propriété…, victime d’un tragique accident.
Apparaît alors la fille du disparu que son père n’avait pas revue depuis dix-neuf ans... Cette femme séduisante est-elle ce qu’elle paraît ou prétend être ?

On se fait bien promener.

6.    Les corbeaux entre eux

Disparu, Mr Williams ? Oh ! il a dû quitter sa femme...

Cet épisode est très longuement descriptif de différents cercles ou communautés et finit très rapidement, presque sur un artifice. Pas une réussite.

Le Paris de Georges Perec / La ville mode d’emploi

Denis Cosnard 125 pages

👌

Le must de cet été, beaucoup de photographies (les lieux, les espaces) des éléments biographiques.

Eclairages sur l’œuvre et l’auteur.

De quoi combler le « perecophile » avec beaucoup d’émotion et de jubilation.

Emprunté en médiathèque je me le suis procuré après coup.

 

 

Pisse-Mémé

Cati Baud

BD

Quatre meufs autour de la quarantaine réunies autour d'un projet collectif : ouvrir un bar associatif où l'on pourrait lire, faire du yoga, passer du bon temps. Son nom : Pisse-mémé.

Une comédie feel good qui évoque les oeuvres de Posy Simmonds et mêle astucieusement quatre parcours de vie, qui prennent le chemin d'une sororité heureuse
!

Peut-être devrais-je créer une catégorie « presque lu » ou « tombé des mains » même si c’est exceptionnel…

Toujours est-il que cette bd m’a horripilé et que je l’ai bazardée au bout de 6 pages, enseveli sous des tonnes de clichés et de bien-pensance.

Brouillard sur Mannheim

Bernhard Schlink Walter Popp

Roman 370 p

Selb, détective privé et ancien juriste nazi, est amené à travailler pour une grande entreprise chimique dirigée par son beau-frère, victime d'un piratage informatique. Mais, en Allemagne, le passé pèse lourd et Selb va vite se retrouver face à ses vieux démons, ceux qui hantent encore la mémoire du monde.

Ici le détective privé allemand est un ancien juriste, qui a préféré renoncer à son métier par honnêteté envers lui-même, il a été procureur nazi pendant la guerre.
Dans cette histoire, on se retrouve en plein piratage informatique au sein d'une grande entreprise chimique dont le grand patron, est un ami d’enfance de Selb. En Allemagne, le passé pèse lourd et il semblerait que tous les protagonistes aient un secret bien caché.

J’ai bien aimé cette enquête, assez lente, dont l’atmosphère m’a paru proche de Simenon. L’intrigue est prétexte à évoquer toutes les questions qui hantent l’Allemagne.

Trust

Hernan Diaz

Roman 456 p

 Nous sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l'Amérique de plein fouet.

Un homme, néanmoins, a su faire fortune là où tous se sont effondrés. Héritier d'une famille d'industriels devenu magnat de la finance, il est l'époux aimant d'une fille d'aristocrates. Ils forment un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent vivre à l'écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à ses œuvres de bienfaisance.

Tout semble si parfait chez les heureux du monde... Pourtant, le vernis s'écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de piste. Et si cette illustre figure n'était qu'une fiction ? Et si derrière les légendes américaines se cachaient d'autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?  

Un roman dont la structure en quatre parties suscite l’interrogation : en entamant la deuxième partie, on reprend avec un autre narrateur ce qu’on a lu précédemment. Donc, vais-je lire plusieurs fois la même histoire ? 

Si oui, est-ce que je continue ? On sent bien qu’on se fait un peu promener entre réalité et fiction, ce côté lisse très fabriqué trop parfait et consensuel titille un peu, et finalement j’ai continué, un peu intrigué quand même, et cela n’a pas levé la majorité de mes doutes.  

Il y a certes une tension qui apparaît dans la deuxième moitié, ça devient plus « incarné » fort heureusement ce qui pousse à poursuivre l’aventure, donne envie d’en avoir le cœur net. Mais cela continue à buter sur le côté très calibré du roman, et pour le rebondissement final, il y a une certaine prévisibilité que j’ai vue venir de loin.

Au bout du compte, je ne regrette pas mais c’est une lecture dont là encore je ne sais pas quoi bien faire après coup !

Retour après la nuit

Bill James

Polar « les iconiques » Rivage Noir 320 p

👌

« Lorsqu'elle fut assassinée de trois coups de couteaux dans la poitrine sur un parking de gare, Megan Harpur rentrait chez elle dire à son mari qu'elle le quittait pour un autre homme. »

Ce roman fait partie d’une série, le héros en est le mari en question, Colin Harpur, policier. C’est le couple qui en réalité l’objet du roman, qui brosse l’état des relations humaines, y compris dans le travail d’enquête de police : compromissions, arrangements, noirceur, cynisme. Personne n’est dupe pourtant.

Beaucoup d’ironie et au bout du compte rien de bien optimiste dans ce roman vraiment noir et bien mené par son auteur.

Le congrès de littérature

César Aira

110 p

👌

César est écrivain. Il vit essentiellement de ses traductions mais mène également une vie secrète de savant un peu fou. Le livre s'ouvre sur l'énigme séculaire du " Fil de Macuto ", que César résout avec succès. Il se rend ensuite au Venezuela, où il est invité à participer à un congrès de littérature dans la petite ville de Merida.

Parabole foisonnante et déjantée sur la création littéraire, les thèmes (‘il est même question de clonage !), les clins d’œil truculents sont nombreux, on baigne avec jubilation dans l’absurde et l’ironie. L’humanité et la tendresse affleurent malgré les « tentatives » de s’en cacher ! La preuve du pouvoir des mots. Et, au fait, j’allais dire bien sûr, ne cherchez pas de congrès de littérature !!!!

2 commentaires:

  1. Je suis en train de lire Dubois, et je peine un peu, mais certaines phrases me plaisent.
    Quant à Ruth Rendell, j'ai le premier, non encore lu et je le mettrai sur ma table de nuit. Quant à Joyce Carol Oates, que j'apprécie énormément, ce sera peut-être mon troisième, mais je lis lentement... et, pourquoi pas le dernier cité : le congrès de littérature.

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  2. J'ai lu aussi "Miracles du sang" (et Hérésies glorieuses, le troisième est sur ma PAL) et j'ai eu le grand plaisir de rencontrer Lisa McInerney dans une librairie, elle est très chouette !

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