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Mai Juin Juillet
Août Septembre
NB : En
italique, extraits de l’éditeur ou 4e de couverture
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Petit traité d’écologie sauvage
Alessandro Pignocchi
BD 128 p
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Dans un monde inversé, il est reconnu que les
animaux et les plantes ont une vie intellectuelle et sentimentale similaire à
celles des humains. La culture occidentale traditionnelle ne subsiste que
dans quelques régions françaises où un anthropologue jivaro l'étudie et
milite pour sa sauvegarde.
Une BD pleine d’humour, assez facétieuse ou
espiègle, qui aborde légèrement des choses essentielles qu’il est bon de ne
point perdre de vue. L’inversion fonctionne bien, elle est fort révélatrice.
Merci à ma nièce Lucie pour le
cadeau !
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Je m’en vais
Jean Echenoz
Roman 225 p
👌
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Je m'en vais" annonce Félix Ferrer à
la femme qui partage sa vie. Et le voici lancé dans une grande aventure. Sur
la foi de son collaborateur Delahaye, ce galeriste parisien part pour le Pôle
Nord. Quarante ans plus tôt, un navire a fait naufrage sur la banquise et à
son bord se trouveraient des œuvres d'art inestimables : de l'art boréal,
paléo baleinier. Le trésor trouvé, rapporté à Paris, entreposé, alors que
Delahaye est mort, voici qu'il est dérobé. Ferrer est effondré, au bord de la
faillite. A-t-il été manipulé, otage d'une sordide affaire combinée à son
insu ? Les événements vont s'enchaîner, de plus en plus incroyables,
insolites et fascinants...
Prix Goncourt en 1999, ce que j’ignorais
avant cette lecture. Et n’a aucune importance !
Avec Echenoz, en général, on s’entend
bien !
Il y a eu une exception il y a quelques
années (« Envoyée spéciale » dans lequel je ne suis pas rentré).
Là c’est le pseudo polar qui ne se prend
pas au sérieux.
Evidemment l’histoire n’est pas exactement
prioritaire, n’attendez pas une intrigue béton au carré, ce qui compte c’est
la galerie de personnages et le ton, l’humour de l’auteur. Les
rebondissements fusent.
C’est vraiment pétillant, le style, les
trouvailles, il y a parfois un petit quelque chose qui vous amène à relire la
phrase car vous aviez senti qu’une subtilité vous avait échappé…
Cette fantaisie fait beaucoup de bien,
c’est vraiment réjouissant.
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Miracles du sang
Liza McInerney
Roman 350 p
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Après « Hérésies glorieuses » -lu
en mars-, revoici Ryan Cusack. Agé de
vingt ans. Le milieu n’a pas changé (violence de son père alcoolique,
absence de sa mère, douceur de sa petite amie Karine et drogue omniprésente
(…)
Progressivement, les choses changent, il va
bosser pour la mafia napolitaine, Karine l’abandonne, il se retrouve sur une
corde extrêmement raide. Il s'impose comme l'interlocuteur de premier choix
de la mafia napolitaine. Abandonné par Karine, acculé, il prend des décisions
aux répercussions dramatiques qui menacent le fragile équilibre de sa vie.
Un style toujours aussi percutant, et une
ambiance à la Ken Loach/Martin Scorsese plus que réussie.
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Morts croisées
Ruth Rendell
Polar
221 pages
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Paru en 1971.
Maud, la mère de Véra, possède une belle
somme d'argent et elle ne souhaite pas que Stanley, son gendre puisse en
profiter lorsqu'elle décédera. Véra qui est une femme un peu naïve mais qui
aime malgré tout Stanley, ne voit rien venir dans les plans de ce dernier qui
voudrait bien avoir l'argent de Maud. Et quoi de plus simple puisque Maud
habite chez Véra et lui ainsi, il élabore un plan mentalement afin de mettre
fin aux jours de Maud mais, une personne va faire irruption dans leur demeure
et va tout chambouler dans son projet.
Le titre fait référence aux mots croisés,
la passion de Stanley. Mais cela n’est guère plus exploité que cela, en
dehors du plan du roman. Le triangle de personnages est plutôt bien
campé, la caricature n’étant jamais loin. Stanley a beaucoup de chance que sa
femme Vera soit si naïve, avec de rares éclairs de lucidité qu’il parvient à
retourner comme un gant. Malgré certains indices qu’elle découvre, elle ne
comprend pas tout de suite ce qu’il en est.
On chemine pas mal avec Stanley et les
échappatoires qu’il utilise, il va finir par se faire prendre, mais le
rebondissement final n’est pas celui qu’on pouvait prévoir.
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Odyssee Lumpen
Alberto Prunetti
Roman 212 p
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Un rejeton de la fière classe ouvrière
toscane, premier de sa famille à avoir fait des études supérieures, se
retrouve à composer, dans une cuisine puante de Bristol, la pizza Margherita
en hommage à l’autre Marguerite, la maléfique Thatcher. (…)
L’auteur nous emmène dans ses propres
souvenirs. Et ses boulots de merde, en pizzeria ou encore en nettoyeur de
chiottes. Dans cette incroyable galerie de
personnages tous plus truculents les uns que les autres, on pense très vite à
la veine sociale populaire du cinéma britannique. La casse sociale, la résistance, la
solidarité. C’est grinçant et drolatique, et émouvant sans tomber dans le
tire-larmes.
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Capital et idéologie
Claire Alet Benjamin Adam
(d’après Thomas Piketty)
BD doc 176 p
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D'où viennent les inégalités et pourquoi
perdurent-elles ? Pour répondre à ces questions, le livre propose une version
accessible à tous du best-seller de Thomas Piketty, Capital et Idéologie.
Dans cette grande enquête historique, parfois teintée d'humour, Claire Alet
et Benjamin Adam ont conçu une saga familiale. Jules, le personnage
principal, né à la fin du XIXe siècle, incarne le rentier, figure privilégiée
d'une société hyper inégalitaire où la propriété est sacralisée. Lui, sa
famille et son entourage vont vivre l'évolution des richesses et des modèles
sociaux.
Huit générations se succèdent ainsi, traversant toutes les époques. Jusqu'à
Léa, jeune femme contemporaine qui va découvrir le secret de famille à
l'origine de leur patrimoine. La « petite histoire » de cette famille rejoint
alors la « grande histoire ».
Un format documentaire qui m’a convenu. Ensuite, je n’ai pas lu l’ouvrage de
départ, il m’est donc difficile de dire un mot de la qualité de l’adaptation.
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Fantasmes
Ruth Rendell
Thriller
221 pages
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La recherche, par une jeune héritière imaginative, d'une amie dont elle est sans nouvelles. Chaque indice est
l'occasion d'imaginer des théories allant jusqu'à l'assassinat de la jeune
femme par le jeune mari de l'héritière.
Un des premiers de l’auteure en 1965, on
est un peu dans l’exercice de style, Ruth Rendell fait ses armes pour
manipuler le lecteur. La mise en place est intéressante, pleine
de mystère. L’ensemble reste un peu fade, comme
l’héroïne en fait, certaines choses sont prévisibles, la résolution est un
peu expédiée… Intéressant en vue des œuvres futures qui
seront beaucoup plus vénéneuses.
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Moderne Olympia
Catherine Meurisse
BD 72 p
👌
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Olympia s’ennuie au musée d’Orsay. Bien
sûr, elle n’est pas une parfaite inconnue, elle a déjà posé pour Manet,
connaît Toulouse Lautrec, et a de nombreux amis sortis de tableaux
impressionnistes. Elle a même fait cascadeur pour un tableau de Courbet, L’Origine
du monde. Mais ce qui l’intéresse par-dessus tout, c’est la comédie, le
cinéma. Elle rêve d’un grand rôle, mais on ne lui propose que des rôles de
figurantes. Il faut dire que pour réussir au cinéma, il faut coucher. Et
Olympia n’est pas prête à cela. C’est une fille romantique, qui rêve du grand
amour.
Différents
arts se rencontrent dans cette BD sautillante et Catherine Meurisse nous
raconte tout ça avec humour et tendresse.
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Goodbye Columbus
Philip Roth
Nouvelle 165 p
👌
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Goodbye, Colombus raconte la brève aventure
d'un jeune intellectuel avec une étudiante.
Dans le New Jersey, un jeune homme,
bibliothécaire, tombe amoureux de Brenda qui partage son été entre la piscine
privée, le golf et le tennis.
Roth nous raconte l'idylle en s’appuyant
sur une description précise de ses personnages, installe progressivement son
intrigue tout en s’inscrivant au mieux dans un monde (début des années 60)
très corseté du point de vue des relations et de la bienséance. Brillant. Et quelle écriture !
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Trois ombres
Cyril Pedrosa
BD 268 p
👌
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Joachim et ses parents vivaient heureux au
creux des collines. Puis les ombres apparurent et rien ne fut plus comme
avant. Une sourde menace s'était immiscée : il fallait fuir ou se soumettre.
Un album long -certes, il aurait pu être
plus court- qui nous happe dès les premières pages. Les trois ombres, funestes, représentent la
mort et emporteront le petit. L’album raconte les réactions, le cheminement,
la maman sera dans l’acceptation, le papa veut vivre intensément et partager
des moments plus grands les uns que les autres avec son fils.
En noir et blanc, graphiquement le trait
est parfois fin parfois grossier, cohérent avec le thème. Un album qu’on ne lâche plus quand on l’a
ouvert. Délicat, émouvant, riche.
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50 choses qu’il ne
faut tout de même pas oublier avant de mourir
Jacques Bens
Georges Perec
53 p 👌
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Les quatre ouvrages font partie du projet
Perec des éditions l’Œil Ebloui.
Titrée « Collection Perec 53 »
Dire /son/ Perec en 53 livres de 53 pages
par 53 artistes
En référence à « 53 jours »,
le titre du dernier roman inachevé́ de Georges Perec.
53 pages, l’espace d’un livre ; un lieu d’écriture pour dire, penser,
inventer, rêver, percer la lecture qu’on a de Perec.
53 livres, toute une collection ; un parcours collectif multiforme, un
cheminement proposé à 53 artistes et écrivain·e·s pour porter un regard
personnel sur la vie et l’œuvre de l’écrivain.
Le premier volume est fort logiquement le
texte de référence, le deuxième est écrit par l’éditeur qui raconte comment
ce projet est né. Dans le 3, François Bon explique que depuis plus de
quarante ans, il vit avec Espèces d’espaces. « C’est ma dette
que je vais chercher à dire », annonce-t-il.
Enfin le quatrième volume, original et
profondément péréquien, porte le titre « Permutation » qui est
le caractère sur mesure des éditions « L’œil ébloui » pour la
titraille de la collection 53.
Il a été́ pensé, dessiné, articulé par
Thierry Fétiveau, Clément Le Priol & Benjamin Reverdy de l’agence
Yokna.
Inspiré par l’œuvre de Georges Perec, sa
singularité est que les principales voyelles (a, e, i, o, u) affichent
chacune trois formes qui permutent de façon automatique…
A suivre, en octobre avec les volumes 5,6
et 7.
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Trajet Perec
Thierry Bodin-Hullin
53 p
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L’espace commence
ainsi
François Bon
53 p
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Permutation
Yokna
53 p
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La truie, le juge et l’avocat
Galandon/Vidal
BD 120 p
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Des procès d'animaux eurent cours au Moyen
Âge. Ici, les protagonistes sont : une brave truie, un sinistre juge et un
avocat miséreux. (…)
Accusée d'avoir provoqué la mort d'un
cavalier, une truie est conduite devant le tribunal : elle encourt la peine
capitale. Le juge, un homme puissant qui n'a que mépris pour les êtres qu'il
juge inférieurs, animaux, porchers ou même seulement femmes, fût-ce sa propre
épouse, se trouve confronté contre toute attente à un avocat de talent qui
défend avec ferveur la cause du malheureux animal...
Un album très plaisant qui manie la satire
avec brio.
Une manière d’aborder quelques sujets
sérieux, justice et équité, accusation à tort et à travers et/ou sans preuve,
manipulation des petites gens, inégalités entre classes sociales,
maltraitance envers les animaux, place des femmes et des animaux dans ce
monde d'hommes qui se savent supérieurs.
Je me demande si tout ceci ne serait pas
encore un peu d’actualité, non ?
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Abaddon tome 1 et 2
Koren Shadmi
BD 130 et 124 p.
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Un jeune homme élégant vient visiter une
chambre à louer dans un appartement immense et classieux. La chambre est
libre, l'affaire est vite conclue avec les autres locataires. Mais le nouvel
arrivé découvre bien vite qu'il ne peut plus sortir... pas davantage que les
autres occupants. La porte par laquelle il est entré semble condamnée, comme
le sont les fenêtres, et toute autre issue.
J’ai lu l’intégralité de la BD, d’ailleurs
le tome 2 donne quelques clés pour l’ensemble, ce qui s’avère utile dans un
univers où comme le héros on perd très vite ses repères.
Paranoïa, claustrophobie, absurdité et
non-sens alimentent cette histoire qui fait penser irrésistiblement à David
Lynch. C’est assez virtuose, au point qu’au sortir de la lecture, on se
demande un peu ce qu’on pourrait bien faire de ça…
Une expérience très étonnante, de la
virtuosité certes.
Mais ça reste froid.
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L’origine des larmes
Jean-Paul Dubois
Roman 270
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Paul a commis l’irréparable : il a tué son
père. Seulement voilà : quand il s’est décidé à passer à l’acte, Thomas
Lanski était déjà mort… de mort naturelle. Il ne faudra rien de moins qu’une
obligation de soins pendant un an pour démêler les circonstances qui ont
conduit Paul à ce parricide dont il n’est pas vraiment l’auteur.
Le premier Dubois qui me laisse de marbre.
Oubliée, la verve, la douce ironie amère des précédents opus. Tout le long du
livre, j’ai essayé, en vain, de comprendre où Dubois voulait en venir. Ensemble qui m’a paru artificiel, souvent
tarabiscoté ou tiré par les chevaux, énormément de références à des
personnages ayant existé – mais pourquoi ? –Bref une lecture loin d’être satisfaisante.
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Essence
Fred Bernard et Benjamin Flao
BD 180 p
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Achille, un jerrican à la main, déambule
dans un dédale de couloirs dans un bâtiment immense, étrange... Enfin, il
trouve une ouverture. Ébloui par le soleil, il se dirige vers une Ford
Mustang blanche. A côté, une belle femme brune l'attend. Ils vont pouvoir
repartir. La femme lui demande de reprendre le cours de ses souvenirs alors
qu'ils roulent dans un paysage désertique. Se souvient il de ce qu'il lui est
arrivé avant de se retrouver ici, avec elle ?
Un fond de science-fiction, un peu
d’écologique et d’onirique, et c’est parti pour un étrange voyage dont on
devine assez vite qu’il nous amènera du côté du purgatoire.
Un récit plutôt linéaire, c’est très lent
au début, assez onirique puis il y a une rupture de ton qui nous remet dans
des rails classiques, où tout s’explique, et c’est presque dommage, comme
s’il avait fallu à tout prix trancher…
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La loterie Miles Hyman
BD 160 p
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Adaptation BD de la nouvelle de S. Jackson.
Voir ci-dessous.
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La loterie et autres nouvelles
Shirley Jackson
250 p
👌
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Dans le monde de Shirley Jackson, rien ne
paraît sortir de l'ordinaire. De petites villes, des couples, des maisons,
des gens qu'on croise dans le bus ou chez l'épicier. Au premier abord, tout
est normal. Puis un détail sème le doute. Un autre fait tout déraper vers des
zones noires et troubles, qui suscitent une profonde inquiétude chez le
lecteur.
Après l’adaptation en BD, j’ai eu envie de
lire la nouvelle originelle et d’autres dans ce recueil. C’est très noir. Les nouvelles sont
teintées d’une étrangeté qui peut friser le fantastique en restant dans le
banal ; le quotidien, ce qui est certainement encore plus glaçant. Il y
a certains objets ou situations ordinaires qu’on ne regarde plus de la même
manière ! Une découverte.
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48 indices sur la disparition de ma sœur
Roman
Joyce Carol Oates 280 p
👌
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Qu’est-il arrivé à Marguerite Fulmer ? Le
11 avril 1991, la jeune artiste à qui tout réussissait a quitté la demeure
familiale, pour ne jamais revenir. Sans laisser la moindre explication, juste
une chambre en désordre. Vingt-deux ans plus tard, sa sœur Georgene, mouton
noir de la famille, entreprend de traquer en quarante-huit chapitres les
maigres indices susceptibles d’élucider cette disparition (…)
Si vous connaissez Oates, nous sommes en
terrain connu, dans ce récit fragmenté, qui ne conclut réellement jamais,
aborde diverses hypothèses et laisse pointer progressivement la jalousie de
Georgene envers Marguerite. Exploration des personnages, complexité des
sentiments, fausses pistes, on sent que l’autrice s’amuse, pour le plus grand
plaisir du lecteur à se laisser manipuler. Excellent.
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Série Inspecteur Wexford
Ruth Rendell
13 romans d’en moyenne 300 p.
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Etant tombé sur deux compilations
intégrales de cette autrice anglaise, je me suis payé une série d’enquêtes de
son célèbre inspecteur que je ne n’avais jamais encore lues.
Je les indique en tir groupé sans détailler
sachant que les lectures ont été disséminées entre mai juin juillet et août.
Le premier recueil couvre 1964-1972 avec
sept enquêtes
1.
Un amour importun
Margaret
Parsons a été retrouvée étranglée avec un foulard rose, son corps abandonné
dans la forêt. Femme sans histoire, à l'existence terne et monotone. Les
premières pistes sont minces : poèmes de Swinburne et de Christina Rossetti,
impressionnante collection de livres rares... et un mystérieux soupirant...
2. Le pasteur
détective 👌
Des
années après un crime, un pasteur essaie de prouver l'innocence d'un condamné
pour que son fils n'épouse pas la fille d'un criminel.
Cette
façon de traiter une affaire criminelle est assez originale. Le sujet est
très bien traité, les personnages bien campés, l'ambiance très british.
Du
suspense jusqu'au bout.
3. La police conduit
le deuil 👌
Intrigue
ingénieuse (très difficile de trouver pour le lecteur) qui prend tout son sel
dans la description des petites gens, finement observées et très réalistes.
Ajoutez l’analyse psychologique et l’ensemble prend alors des airs de Maigret
à la sauce british.
4.
Le meilleur des témoins
Deux
affaires parallèles finissent par se croiser. Le témoin de mariage est mort,
le mariage est annulé. L’enquête patauge pas mal, le hasard va venir au
secours des inspecteurs… Ce tome n’est pas le plus réussi.
5.
Et tout ça en famille
Un
manoir, une famille, les domestiques et tous ceux qui gravitent autour dans
une petite ville de province voilà de quoi occuper la police locale qui
cherche l’assassin de la dame du manoir, ce qui permet à l’autrice d’aller
traquer ce qui se niche derrière le vernis des apparences.
6.
Le petit été de la Saint-Luc
Un
petit garçon de cinq ans ne rentre pas pour le goûter. Wexford et son adjoint
font le rapprochement avec une autre disparition, huit mois plus tôt :
la jeune Stella Rivers.
Une
fugue ? Pourtant divers témoins
affirment avoir vu un homme rôder près du terrain de jeux.
7.
Une fille dans un caveau
Le
corps d'une jeune fille est découvert dans un caveau du cimetière de
Kenbourne Vale, dans le quartier ouest de Londres. Wexford, en congé, va à
Londres seconder un jeune collègue.
Le second recueil couvre 1973-1985
1.
Reviens-moi
Sous
les buissons, on a retrouvé le cadavre de Dawn, boudiné dans une robe rouge
trop étroite. Elle avait été aperçue en mauve. Elle avait emporté de quoi
pique-niquer à deux.
Mais l'autopsie a révélé que son estomac était vide. Et c'est avec la
bouteille de vin que son agresseur lui a fracassé le crâne...
Bien
tordu, on ne voit rien venir.
2.
Meurtre indexé
Wexford
doit investiguer l'assassinat d'une femme, Angela, retrouvée étranglée chez
elle. Sa belle-mère qui la détestait a découvert le corps mais Wexford
soupçonne rapidement le mari. L'inspecteur se heurte à un manque de preuve
décourageant et l’'époux finit par accuser le flic de harcèlement. Dès lors
Wexford décide de poursuivre sa surveillance de manière officieuse, persuadé
qu'il finira par se trahir.
La
deuxième moitié avec la traque du faux pas est très bien rendue.
3. Etrange créature 👌
Une
femme, assassinée d'un coup de poignard, est rapidement identifiée, elle
cinquante ans, était fille unique mais personne ne sait où elle vivait et ce
qu'elle faisait depuis vingt ans qu'elle avait quitté sa ville natale.
Son
père est victime d'une attaque et meurt à l'hôpital sans avoir pu fournir
d'explication.
Mystère : pas de témoin, pas de mobile, pas d'arme du crime, pas même
l'adresse de la victime. Seule piste : le portefeuille de crocodile découvert
dans le sac de la victime.
Une
tension réelle et beaucoup de fils et de pistes.
4.
L’inspecteur Wexford (nouvelles)
J’en ai
lu deux pour voir, et comme je l’avis anticipé en ayant pratiqué le style de
l’autrice, le format ne lui convient pas.
5.
La fille qui venait de loin
Le
plus grand flûtiste de son temps, retiré, vient d’annoncer son intention de
se remarier avec une jeune femme de cinquante de moins que lui. Le jour de la
publication des bans il meurt noyé dans le lac de sa propriété…, victime d’un
tragique accident.
Apparaît alors la fille du disparu que son père n’avait pas revue depuis
dix-neuf ans... Cette femme séduisante est-elle ce qu’elle paraît ou prétend
être ?
On se
fait bien promener.
6.
Les corbeaux entre eux
Disparu,
Mr Williams ? Oh ! il a dû quitter sa femme...
Cet
épisode est très longuement descriptif de différents cercles ou communautés
et finit très rapidement, presque sur un artifice. Pas une réussite.
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Le Paris de Georges Perec / La ville mode
d’emploi
Denis Cosnard 125 pages
👌
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Le must de cet été, beaucoup de
photographies (les lieux, les espaces) des éléments biographiques.
Eclairages sur l’œuvre et l’auteur.
De quoi combler le « perecophile »
avec beaucoup d’émotion et de jubilation.
Emprunté en médiathèque je me le suis
procuré après coup.
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Pisse-Mémé
Cati Baud
BD
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Quatre meufs autour de la quarantaine
réunies autour d'un projet collectif : ouvrir un bar associatif où l'on
pourrait lire, faire du yoga, passer du bon temps. Son nom : Pisse-mémé.
Une comédie feel good qui évoque les oeuvres de Posy Simmonds et mêle
astucieusement quatre parcours de vie, qui prennent le chemin d'une sororité
heureuse
!
Peut-être devrais-je créer une catégorie
« presque lu » ou « tombé des mains » même si c’est
exceptionnel…
Toujours est-il que cette bd m’a horripilé
et que je l’ai bazardée au bout de 6 pages, enseveli sous des tonnes de
clichés et de bien-pensance.
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Brouillard sur Mannheim
Bernhard Schlink Walter Popp
Roman 370 p
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Selb, détective privé et ancien juriste
nazi, est amené à travailler pour une grande entreprise chimique dirigée par
son beau-frère, victime d'un piratage informatique. Mais, en Allemagne, le
passé pèse lourd et Selb va vite se retrouver face à ses vieux démons, ceux
qui hantent encore la mémoire du monde.
Ici le détective privé allemand est un
ancien juriste, qui a préféré renoncer à son métier par honnêteté envers
lui-même, il a été procureur nazi pendant la guerre.
Dans cette histoire, on se retrouve en plein piratage informatique au sein
d'une grande entreprise chimique dont le grand patron, est un ami d’enfance
de Selb. En Allemagne, le passé pèse lourd et il semblerait que tous les
protagonistes aient un secret bien caché.
J’ai bien aimé cette enquête, assez lente,
dont l’atmosphère m’a paru proche de Simenon. L’intrigue est prétexte à
évoquer toutes les questions qui hantent l’Allemagne.
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Trust
Hernan Diaz
Roman 456 p
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Nous
sommes dans les années 1930, la Grande Dépression frappe l'Amérique de plein
fouet.
Un homme, néanmoins, a su faire fortune là
où tous se sont effondrés. Héritier d'une famille d'industriels devenu magnat
de la finance, il est l'époux aimant d'une fille d'aristocrates. Ils forment
un couple que la haute société new-yorkaise rêve de côtoyer, mais préfèrent
vivre à l'écart et se consacrer, lui à ses affaires, elle à sa maison et à
ses œuvres de bienfaisance.
Tout semble si parfait chez les heureux du
monde... Pourtant, le vernis s'écaille, et le lecteur est pris dans un jeu de
piste. Et si cette illustre figure n'était qu'une
fiction ? Et si derrière les légendes américaines se
cachaient d'autres destinées plus sombres et plus mystérieuses ?
Un roman dont la structure en quatre
parties suscite l’interrogation : en entamant la deuxième partie, on
reprend avec un autre narrateur ce qu’on a lu précédemment. Donc, vais-je lire plusieurs fois la même
histoire ? Si oui, est-ce que je continue ? On sent bien qu’on se fait un peu promener
entre réalité et fiction, ce côté lisse très fabriqué trop parfait et
consensuel titille un peu, et finalement j’ai continué, un peu intrigué quand
même, et cela n’a pas levé la majorité de mes doutes. Il y a certes une tension qui apparaît dans
la deuxième moitié, ça devient plus « incarné » fort heureusement
ce qui pousse à poursuivre l’aventure, donne envie d’en avoir le cœur net. Mais cela continue à buter sur le côté très
calibré du roman, et pour le rebondissement final, il y a une certaine
prévisibilité que j’ai vue venir de loin.
Au bout du compte, je ne regrette pas mais
c’est une lecture dont là encore je ne sais pas quoi bien faire après
coup !
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Retour après la nuit
Bill James
Polar « les iconiques » Rivage
Noir 320 p
👌
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« Lorsqu'elle fut assassinée de trois coups
de couteaux dans la poitrine sur un parking de gare, Megan Harpur rentrait
chez elle dire à son mari qu'elle le quittait pour un autre homme. »
Ce roman fait partie d’une série, le héros
en est le mari en question, Colin Harpur, policier. C’est le couple qui en
réalité l’objet du roman, qui brosse l’état des relations humaines, y compris
dans le travail d’enquête de police : compromissions, arrangements,
noirceur, cynisme. Personne n’est dupe pourtant.
Beaucoup d’ironie et au bout du compte rien
de bien optimiste dans ce roman vraiment noir et bien mené par son auteur.
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Le congrès de littérature
César Aira
110 p
👌
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César est écrivain. Il vit essentiellement
de ses traductions mais mène également une vie secrète de savant un peu fou.
Le livre s'ouvre sur l'énigme séculaire du " Fil de Macuto ", que
César résout avec succès. Il se rend ensuite au Venezuela, où il est invité à
participer à un congrès de littérature dans la petite ville de Merida.
Parabole foisonnante et déjantée sur la
création littéraire, les thèmes (‘il est même question de clonage !),
les clins d’œil truculents sont nombreux, on baigne avec jubilation dans
l’absurde et l’ironie. L’humanité et la tendresse affleurent malgré les
« tentatives » de s’en cacher ! La preuve du pouvoir des mots.
Et, au fait, j’allais dire bien sûr, ne cherchez pas de congrès de
littérature !!!!
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