mercredi 6 novembre 2024

Cher toi

 



C’était lors d’un récent atelier, celui où je retrouve mes camarades humains en "vrai", avec du papier, du stylo, du crayon, il était proposé ceci :

Lettre à soi-même : on s’écrit -au choix- à celui/celle qu’on était ou sera un an, dix ans, 20 ans dans le passé ou dans le futur…

Chaque lettre ainsi rédigée fut lue, toujours si l’auteur est volontaire, bien sûr, et cela donna une belle palette, selon la manière choisie de jouer le jeu : vécu, jeu, humour, sachant qu’aucune ne s’est projetée dans le futur. Voici la mienne.

Cher toi

Tu voudras bien je l’espère me permettre de te tutoyer si je n’y vois pas d’inconvénient.

Bien sûr me diras-tu j’aurais pu te téléphoner mais il faut reconnaître et tu l’admettras sans peine je ne réponds jamais.

Ainsi donc j’ai préféré t’écrire sachant que l’écriture la lecture te sont chers, en l’occurrence au moins le prix du timbre, du papier et de l’enveloppe.

Je suis sûr que tu vas m’aider, il y a quelque chose que j’ai oublié et je compte sur moi, enfin sur toi, disons sur nous. Pourrais-tu te rappeler ou j’étais le 13 août 2014, je sais ça remonte un peu, car je n’en ai pas la moindre idée.

Je te rassure je ne fais absolument pas l’objet d’une investigation policière et je n’écris pas sous la dictée.

Mais si tu répondais assez rapidement, et même vite, je suis sûr que mes ravisseurs  nouveaux amis pourraient me libérer car ta réponse serait ainsi la preuve qu’ils n’ont absolument aucune raison de s’en prendre à nous.

Sachant que je peux compter sur toi et sur tes archives, ainsi que ton excellente mémoire (j’allais l’oublier), je te prie de répondre, pardon j’insiste, au plus tôt, car j’ai faim.

Bien à toi.

 

PS : tu connais l’adresse, je ne te la rappelle pas.

 


samedi 2 novembre 2024

Des hauts et des bas

 

La flaque engloutit la lumière charbonneuse

Reflet absorbé de la saison sèche

Imprévisibles les nuages font enfler la note

Royaume pourri par la pluie 

 

L’inondation tapie dans les fossés 

s’avance lentement

Le vent se penche 

intermittent sur sa crête 

fait trembler l’écume maussade

 

Et l’humeur piétonnière s’éloigne

Le promeneur se sent blanchâtre

Ame errante 

pense au bleu

disparaît pas à pas 

peu à peu