Numéro 1 dans sa série LES DOSSIERS DE L'ETRANGE
Nous sommes aujourd’hui le 1er octobre
2038, date à laquelle parait le rapport tant attendu du Centre International
De Résolution de l’Etrange qui était en charge d’étudier
cette photographie (truquage ou pas ?) depuis six mois jour pour jour,
suite à son apparition inopinée sur les réseaux.
Organisme indépendant en place depuis quatre ans, le
CIDRE est installé à Valladolid. Il publie ses rapports sans intermédiaire et
peut être saisi par tout citoyen de n’importe quel pays.
Il regroupe un collège de scientifiques et de
chercheurs à la composition variable selon les domaines d’étude. L’identité de
ces experts est tenue secrète.
Cette approche est source de rumeurs diverses, ce qui
n’est pas le moindre des paradoxes entourant l’existence et l’activité du
CIDRE. En effet, si l’on en juge par les rapports qui ont été remis,
l’organisme a consacré jusqu’ici une grande partie de son temps aux fausses
informations.
Ce n’est presque rien à côté des méthodes
d’investigation ultra-modernes, souvent inédites et là encore soigneusement
confidentielles qui sont utilisées.
Quelques rares tentatives d’information dans la presse
spécialisée ont fait état de techniques sujettes à caution, comme l’hypnose, la
drogue, le clonage, le voyage dans le temps, la téléportation dématérialisée,
au moyen de machines technologiquement avancées dépassant totalement
l’imagination du plus futuriste des auteurs de science-fiction.
En ce 1er octobre, que faut-il retenir à la
lecture des conclusions du CIDRE ?
L’étude du cliché n’a pas fait apparaître de
manipulation de l’image, les deux experts (un certain Nicéphore N. et un
dénommé Louis D.) sont formels.
Le Centre a ensuite envoyé ses équipes* rencontrer des
experts reconnus pour recueillir leur témoignage, en usant donc de démarches et
de moyens peu conventionnels.
Interrogé dans la grande salle de son musée à
Bruxelles, René Magritte a confirmé que « ce n’est pas une
pomme ».
Blanche-Neige, pourtant totalement remise, a révélé au
grand étonnement des investigateurs qu’elle ne se souvenait de rien, signe d’un
terrible traumatisme qui ne s’effacera sans doute jamais.
Isaac Newton a longuement observé la partie gauche de
la photo, avouant son ignorance et se bornant à reconnaitre, à droite, un
projectile qu’il n’a toutefois pas nommé et identifié comme celui qui lui a
donné autant de gravité, celle qui lui fait se masser constamment le dessus de
la tête, sans doute un tic après tant d’années.
Guillaume Tell n’a pas souhaité répondre aux questions
et il est parti enguirlander son fils, en jurant qu’il avait intérêt à se tenir
à carreau.
Jacques Chirac n’était pas là, comme souvent,
depuis euh …et même avant.
Ludwig van Beethoven a essentiellement remercié de lui
avoir remis en mémoire une de ces œuvres, après deux présentations de la photo.
Il s’est mis à la jouer immédiatement.
Adam et Eve ont cru à un jeu du type (avant/après) et
non pas fait d’erreur pour désigner le bon fruit défendu. L’expérience, que
voulez-vous. Pour le reste, ils n’ont pas tranché et ont même coupé court, ne
souhaitant pas remuer les mauvais moments, les souvenirs cuisants.
Par ailleurs, le Centre jugea opportun pour son groupe
d’enquêteurs d’envoyer deux sœurs à Lamotte-Beuvron pour en rencontrer deux
autres, les Tatin. La vue de l’étrange photographie les a quelque peu
retournées. Ce qui a bien failli remettre les compteurs à zéro pour leur
célèbre recette. Les visiteuses ont notifié que si les sœurs ne se sont pas
évanouies, elles ont été troublées. Stéphanie est allée chercher de la pâte à
la cuisine et en a tartiné la photo qu’elle a voulu enfourner. Mais les enquêtrices ont réussi à prendre la
fuite avant.
Hélène de Troie, passablement troublée mais flattée, a
cru identifier la pomme de discorde mais n’a rien voulu ajouter avant qu’on lui
ramène Pâris car (sic) Pâris sera toujours Pâris ! Les chercheurs
cherchent toujours.
C’est là l’essentiel.
On peut donc avancer que
les réserves ne seront vraisemblablement pas levées.
Une grande perplexité
continuera à alimenter la controverse.
Le citoyen Yvonnick
Strinkerez, originaire de Guenrouet (France), producteur pour Kérisac en sera
donc pour ses frais quant à ses inquiétudes pour ses matières premières.
* Les Brigades du Cidre
A se demander si le CIDRE lui-même, n'est pas tombé dans les pommes !
RépondreSupprimerLa BTP (Brigade de Traque des Pépins) est sur la piste.
SupprimerA bientôt
Jean-Michel
Un beau Centre que celui-ci qui permet de se centrer sur l'essentiel. Oui, le CIDRE, c'est merveilleux pour la transparence !
RépondreSupprimerDes technique d'avant garde que celles du CIDRE !
Je me demande tout de même si les deux experts n'étaient pas sous pression, sans parler des autres... qui, malgré tout ont l'échelle du temps qui les soutient !
"Lever les réserves", c'est tout un art me semble-t-il. Votre cerveau, d'ailleurs,
est monté en puissance dans ce texte, non ?
Quelques notes finement ciselées, merci Ghislaine.
SupprimerOh question cerveau, je n'ai pas noté d'ébullition particulière !
A bientôt
Jean-Michel