samedi 9 mars 2024

Surveillance

 

Mason ouvrit la porte de la voiture et se ravisa soudain, songeur, les sourcils froncés.
 
Il ne rêvait pas. On lui parlait :
 
-    Je vous envie vraiment !
Mais qui  ? Et d’où venait donc cette voix ? Cela reprit :
 
-    Ceci posé, il ne reste plus qu’à vous confondre.
 
Etrange… Il n’y comprenait rien. 
Pas le choix, il fallait qu’il réponde. 
Mason décida de tenter sur le champ une manœuvre pour donner le change.
Voisine de celle qui consiste à gagner du temps pour localiser un appel téléphonique.  
 
-    Ah, posé où ? fit-il.
-    Façon de parler, je m’entends, reprit la voix.
-    C’est heureux ! Ceci dit, "me confondre", vous risquez fort de ne pas vous y retrouver.
-    Oh, il en faudra plus que ça pour me désorienter…
 
Mason pensa « faut pas que je le perde ».
-    Vous êtes pourtant déconcertant ! poursuivit-il.
-    Comment ça ?
-    C’est tout de même vous qui parlez de confondre, non ? Et ça peut semer le trouble, ou en décontenancer plus d’un …
-    Là c’est vous qui amalgamez et semez la confusion.
-    Tout ceci me paraît bien embrouillé ! Je parle de cette conversation, risqua Mason.
-    Oh, ce n’est pas étonnant de votre part, puisque vous mélangez tout, sciemment.
-    Ne cherchez pas à me tromper, et puis vous n’avez aucune preuve.
-    Comment ça ? répéta la voix, interloquée.
-    Pour me démasquer, vous le savez très bien.
-    Ne vous méprenez pas…
-    Vous ne me roulerez dans aucune de vos farines !
-    Ah je l’attendais celle-là, vous poser en victime vous va « comme un gant » et je sais de quoi je parle.
 
 Pendant l’échange, la portière de la voiture était restée ouverte et Mason peu à peu avait discerné que la voix semblait bel et bien venir de l’intérieur.
Il continua à jouer le jeu.
-    Soyons sérieux, je préfère déjouer un complot plutôt que de porter le chapeau.
-    Je vous reconnais bien là, renchérit la voix.
-    Je vous aurais prévenu.
-    Prévenu, comme vous y allez, je préfère de loin témoin averti.
-    Si vous croyez m’impressionner …
-    Je ne le crois pas, je le peux ! Écoutez bien, après tout, le criminel est peut-être un homme qui savait qu’il y avait une caméra de surveillance et a mis des gants de femme
-    Comment diable…
 
Sans attendre la réponse, Mason plongea dans l’habitacle et se jeta sur la boîte à
gants qu’il ouvrit brutalement. 
Il eut juste le temps d’entendre l’ultime transmission de l’émetteur planqué sous le chiffon avant de l’arracher.
 -    (…..) et nous n’avons pas encore la preuve que le docteur Ball s’y adonne.

 Quelques secondes s'écoulèrent , puis ...

- (…)  Oh, qu’avez-vous fait, M. Mason, est-ce bien nécessaire ?





NB: la première et la dernière phrase, en gras, étaient imposées.

6 commentaires:

  1. J'imagine la désorientation du pauvre homme ! Quand on ne sait pas d'où viennent les voix, c'est un sacré problème, surtout que se boucher les oreilles ne suffit pas !
    Troublant, votre texte !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Mason en est resté tout retourné !
      A bientôt
      Jean-Michel

      Supprimer
  2. Une voiture qui parle; ce n'est pas si exceptionnel ! De nos jours, certaines démarrent et conduisent le client là où il veut, sans intervention humaine......

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Transmis à Mason. Mais cela va-t-il le rassurer ?
      A bientôt
      Jean-Michel

      Supprimer
  3. Tous les ingrédients y sont pour plonger ce pauvre Mr Mason dans le trouble le plus complet. Mais il joue le jeu, c'est remarquable, tout autre serait devenu fou furieux!!!

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. On me murmure qu'il a depuis une peur bleue des boîtes à gants.
      A bientôt
      Jean-Michel

      Supprimer